Les journaux algériens déclarent-ils leurs pigistes ? Lorsque certains affirment que des publications ne déclarent même pas leurs journalistes permanents à la Sécurité sociale, d'autres demandent aux autorités compétentes de faire connaître les textes qui traitent de cette fonction. «En 2008, nous nous sommes réunis avec le ministre de Travail, qui nous a assuré que, selon les textes d'autres pays, régissant les activités des pigistes, nous devions déclarer à la Sécurité sociale l'ensemble de nos collaborateurs et pigistes», révèle Outoudert Abrous, directeur de la publication du quotidien Liberté. «Nous avons demandé quelles sont les lois en vigueur en Algérie ? Si des textes qui vont dans ce sens existent, qu'ils les produisent et les fassent connaître», poursuit-il. «En l'absence de conventions de branches et de textes fondamentaux qui codifient cette fonction», les interprétations peuvent être multiples. «Nous l'avons fait de 2008 à 2010. Car nous nous sommes aperçus que nous étions le seul éditeur à appliquer cette mesure. Nous nous honorons de l'abattement fiscal», ajoute-t-il. Selon le directeur des ressources humaines de l'entreprise Liberté, un vide juridique existe en la matière. «Il n'y a pas de statuts et lois qui prévoient cette particularité de la corporation. Le code du travail et de la Sécurité sociale ne permet pas la double affiliation. Et la plupart de ces collaborateurs le sont déjà», explique le responsable. Ils ont donc un statut de prestataires de service et de collaborateurs externes, et leur relation avec l'entreprise d'édition se base sur cette «relation purement commerciale» de libéraux, affirme-t-il. Même son de cloche à El Khabar, où les «pigistes ne sont pas déclarés à la Sécurité sociale. Nous payons l'IRG», assure Chérif Rezki, PDG du groupe El Khabar. «Nos collaborateurs sont déjà assurés via un autre employeur, enseignement, fonctionnariat, ou autre», explique-t-il. «Nous comptons des contractuels qui sont des retraités, qui touchent une pension. Nous les déclarons tout de même à la Sécurité sociale. Toutefois, malgré cela, le montant de leur pension n'augmente pas, et ils ne bénéficient en rien de cette affiliation», déplore-t-il. «Dans tous les journaux et médias de par le monde, les freelances existent. Leurs activités sont régulées. Et lorsqu'ils ne sont pas permanents, il revient à leur charge exclusive de s'assurer auprès d'une caisse de Sécurité sociale», conclut-il.