« Un musulman n'a pas le droit de dessiner son prophète, mais un non-musulman n'est pas tenu par cette interdiction. » Voilà donc l'argumentaire choc brandi au nom de la sacro-sainte liberté d'expression, si chère aux démocraties détentrices de la libre parole. Est-ce cela la liberté de la presse ? Narguer les us et coutumes du voisin sans se préoccuper de ses réactions ? Fouler les principes de l'autre sous prétexte qu'on fait pareil chez nous. Mais qui donc disait ma liberté s'arrête là où commence la liberté d'autrui ? Ce qui devient intéressant, ce n'est pas le sujet en lui-même ni les réactions religieuses ou laïques, mais c'est cette fronde médiatique de la presse internationale pour savoir qui a eu le courage de montrer ces caricatures. Qui a osé braver les menaces intégristes en publiant ces dessins blasphématoires ? Tel un Pif gadget dans la cour d'une école maternelle, on découvre le dernier exploit de chacun, tel confrère s'est débiné, tel autre est plébiscité ou encore ce dernier qui a un peu trop exagéré. Voilà que l'on se découvre l'âme guerrière de la plume défiant le méchant inquisiteur. Dit papa Dieudonné, c'est quoi antisémite ?