La pratique de l'analgésie-anesthésie loco-régionale a atteint 30% en Algérie. Une activité en plein essor à travers le monde, qui procure sécurité et confort au malade. Les techniques d'anesthésie évoluent et procurent de plus en plus de confort et de sécurité aux patients. Les premières Journées franco-maghrébines des clubs d'analgésie-anesthésie loco-régionale (AALR), qui se sont tenues samedi et dimanche à Alger, ont montré l'importance des nouvelles techniques en chirurgie et dans la prise en charge de la douleur aiguë et chronique. Une activité qui a connu, ces dernières années, une forte évolution si l'on se réfère à l'enquête réalisée en juin 2011 par le club AALR algérien, membre de la Société algérienne d'anesthésie, de réanimation, de soins intensifs et des urgences qui se félicite de la création, samedi à Alger, de la Fédération maghrébine des clubs d'AALR. Selon son coordinateur, le professeur Cherfi Lyes, chef de service à l'hôpital de l'armée à Aïn Naâdja, comparativement à 2004, soit deux années après le lancement de cette activité en Algérie où elle était estimée à 13%, cette année, l'AALR a atteint les 30%. Un exploit qui doit son mérite au club d'AALR qui n'a pas lésiné sur les moyens pour organiser des sessions de formation au profit des médecins anesthésistes-réanimateurs et la mise en place de protocoles adéquats. «Nous maîtrisons actuellement les techniques, mais ce n'est pas suffisant pour aborder certains aspects de formation et d'organisation. Le premier obstacle est lié au nombre réduit de nouveaux médecins spécialistes, qui n'est que de 180 par an au niveau national et à leur répartition non homogène. Seuls 30 à 40 d'entre eux peuvent bénéficier d'une formation complémentaire relative aux techniques d'AALR par manque de centres de formation spécialisés, d'où la nécessité d'introduire dans le cursus universitaire des études médicales spécialisées un module dédié à l'AALR périphérique. Comme il est important de sensibiliser les praticiens à pratiquer ces techniques qui sont d'un grand apport dans le traitement de la douleur chronique et aiguë», a précisé le professeur Cherfi. Et de souligner que «l'AARL réduit considérablement les risques de l'anesthésie générale et reste extrêmement bénéfique en termes des coûts directs et indirects de la prise en charge des malades à qui elle procure un confort». En quoi consiste-t-elle ? Le professeur Cherfi explique qu'il y a lieu d'approcher le nerf par différentes méthodes (neurostimulation, échoguidage) afin d'injecter un médicament anesthésiant empêchant la transmission de la douleur. L'anesthésie loco-régionale est souvent utilisée pour les opérations orthopédiques qui touchent les membres supérieurs ou inférieurs, comme la main, l'épaule ou le coude. Grâce à un échographe spécifique, l'anesthésie se fait de manière précise et sans douleur.