Une source au ministère des Ressources en eau assure qu'aucun changement du montant n'est possible. Des propriétaires de terres agricoles de Ramdhania, expropriés pour la réalisation du barrage-réservoir Douéra, s'étaient rassemblés, hier, devant le ministère des Ressources en eau à Kouba pour réclamer une «indemnisation juste». Les protestataires réclament la révision des montants de l'indemnité allouée par l'Agence nationale des barrages et transferts (ANBT), chargée de la réalisation du réservoir. «Nous détenons les décisions de 2004. Le mètre carré a été évalué de 40 à 100 dinars. Les pouvoirs publics nous prennent pour quantité négligeable. Nous vivons de ces terres depuis toujours. C'est notre seule source de revenus. Avec ce projet, nous perdons nos biens et nous nous retrouvons du jour au lendemain sans ressources», s'indigne Hamza Larbi, l'un des membres des quatre familles du quartier de Ramdhania, expropriées pour utilité publique. Les habitants assurent que les pouvoirs publics jettent à la rue des familles détentrices de tous les droits sur les terres qu'elles ont héritées. «Les propriétaires, qui sont en possession de livrets fonciers, n'ont pas où aller. Avec la somme qui est dégagée pour la quarantaine d'hectares que nous détenons, nous ne pouvons même pas acheter une parcelle de terrain. Ce qui nous irrite le plus, c'est que des arrêtés de certaines familles ont été annulés et leurs indemnités révisées. Ces gens qui ont des entrées dans l'administration ont eu presque deux millions pour le mètres carré. Pourquoi ce favoritisme ?», s'interroge notre interlocuteur.Le décret exécutif n°08-55 du 11 février 2008 portant déclaration d'utilité publique l'opération relative à la réalisation du barrage réservoir de Douéra, a estimé à 507 ha la surface nécessaire pour la réalisation des infrastructures toujours en chantier. «Le montant ne sera pas revu !» Une délégation des protestataire a été reçue au ministère. Les familles, guère satisfaites par la réponse qui leur a été faite, se sont rassemblées, en début d'après-midi, sur le chantier de la société turque chargée de la réalisation du projet. D'autres propriétaires de terrains de Douéra ont croisé le fer avec les services du département de M. Abdelmadjid Sellal. «Les expropriés du Vieux-Moulin sont touchés par le projet. Les eaux du barrage menacent les fondations de leurs habitations. Les canalisations d'eau usées sont dégradées et la santé des gens est menacée», signalent les protestataires, qui assurent qu'une partie des contestataires a pu être indemnisée et une autre a été relogée «décemment». L'APC de Douéra a pris le partie de ses administrés. «Le montant de l'indemnisation est très insuffisant, même minime. Les familles souhaitent qu'il soit de 18 à 20 000 DA», s'est contenté de nous assurer l'élu. Une source au ministère des Ressources en eau assure qu'aucun changement du montant n'est possible. «Il est impossible d'indemniser les propriétaires suivant la somme qu'ils exigent. La loi est claire. L'indemnisation des terres agricoles n'est pas la même que celle des terres urbanisables. Si on se soumet aux exigences des demandeurs, nous pourrons construire quatre barrages», signale notre source.