Les frais de l'insuline et des seringues ne sont pas encore inclus dans la liste des médicaments remboursables. La prise en charge des personnes atteintes de diabète fait toujours défaut à Boumerdès. Les efforts fournis par les services concernés pour répondre aux attentes de cette frange vulnérable de la société restent insuffisants. C'est le constat dressé mercredi dernier par le président de l'association des diabétiques de la wilaya de Boumerdès (ADWB). S'exprimant lors d'une rencontre avec les journalistes, M.Mokri est revenu longuement sur les souffrances auxquelles font face les diabétiques de la région pour se faire soigner et rembourser les frais de leurs médicaments. L'orateur a énuméré également les conséquences générées par le manque d'infrastructures médicales et la non-application des modalités d'assurances pour certains détenteurs de la carte « Chiffa ». «Les services des assurances sociaux n'ont pas tenu leurs engagements. Les diabétiques ne remboursent pas la totalité de leurs médicaments. Les frais de l'insuline et des seringues ne sont pas encore inclus dans la liste des médicaments remboursables, comme il a été promis en 2003», a-t-il déploré. «Aujourd'hui, il y a des malades qui font trois seringues par jour et d'autres déboursent de grandes sommes pour se faire ausculter chez les médecins privés. Mais l'assurance sociale ne leur rembourse pas leur argent», a-t-il ajouté avant d'exiger la révision de la réglementation. «Il est temps de réviser la réglementation. L'assurance doit récupérer la totalité des frais des soins de ces malades chroniques pas 30 % uniquement comme c'est le cas aujourd'hui. Il y a des gens qui ont travaillé pendant 32 ans et ils ont le droit d'être pris en charge comme il se doit», appuie le président de l'ADWB, une association qui compte plus de 7000 adhérents sur les 22 000 diabétiques recensés dans la wilaya dont 1400 enfants âgés entre 6 mois et 18 ans. L'orateur interpelle en outre les services concernés pour accorder une prime de 3000 DA pour les diabétiques qui n'exercent aucune activité salariale et qui ne sont pas affiliés à l'assurance sociale. Certains ne perçoivent, selon lui, aucune indemnité. D'où la nécessité de leur accorder une prime de 3000 DA/mois, ou une carte Chiffa pour qu'ils puissent bénéficier de la gratuité des soins. M.Mokri réclame par la même occasion la réalisation d'un centre de dépistage au niveau local et l'application de l'instruction ministérielle qui prévoit la création d'un comité de diabétologie dans chaque wilaya afin de se pencher sur les problèmes des diabétiques. Evoquant le volet infrastructure, M. Mokri indique que la plupart des établissements de soins des localités de la région et les moyens matériels mis à la disposition des équipes médicales ne permettent pas de répondre aux préoccupations des patients. Selon lui, de nombreux centres de soins sont fermés malgré l'achèvement des travaux de réalisation. C'est le cas de ceux implantés à Corso, Ouled Ameur et Aïn Skhouna (Bordj-Menaïel), ou encore celui du village d'Ourayachen (Naciria), qui sont fermés depuis plusieurs années. «Certains malades parcourent plus de 20 km pour une simple consultation alors que d'autres viennent jusqu'au bureau de notre association, au chef-lieu de la wilaya, pour acquérir quelques boites d'insuline», déplore-il avant d'évoquer les retards mis pour la réalisation des trois grands hôpitaux inscrits à Boumerdès, Khemis En Khechna et Boudouaou dans le cadre du plan quinquennal écoulé.