L'actualité du Proche-Orient se décline telle une chronique où tout est réglé à l'avance. Tout est fait pour que rien ne change, comme la répression israélienne, ou encore les pressions aussi bien israéliennes qu'internationales qui s'exercent sur le peuple palestinien. Le seul élément nouveau, hier, est ce bulletin sur l'état de santé de l'ancien Premier ministre israélien. Sa vie était « en péril » hier nécessitant une nouvelle opération à la suite d'une dégradation de son état de santé après l'attaque cérébrale qui l'a frappé le 4 janvier, selon ses médecins. L'état de santé d'Ariel Sharon, 78 ans, plongé dans le coma depuis le 4 janvier après une grave attaque cérébrale « s'est détérioré » hier. Ce qui n'a pas empêché la machine électorale israélienne de se mettre en marche, avec à l'appui une promesse de continuité par le Premier ministre par intérim, Ehud Olmert, qui a rappelé à quel point les dirigeants israéliens, toutes tendances confondues, étaient liés par des engagements stratégiques. Et en ce sens, un dirigeant travailliste s'est lancé dans un pari gagnant. Celui-ci amiral de réserve de son état Ami a envisagé des négociations futures avec un « Hamas modéré », dans une interview publiée par le quotidien Haaretz. « Je peux vous assurer que nous aurons un jour un dialogue avec un Hamas modéré », a déclaré l'ex-chef du Shin Beth (service de sécurité intérieure), dont la position tranche sur celle du gouvernement israélien et de la classe politique sur la forme bien entendu, car dans le fond, la convergence est totale. « Je suis convaincu que le Hamas finira par se scinder », en se séparant de l'aile la plus radicale, a poursuivi M. Ayalon, selon qui « certains dirigeants du Hamas pourraient accepter la réalité d'un Etat d'Israël » et négocier avec lui un règlement « raisonnable » pour le Palestiniens. Ami Ayalon, 58 ans, est, avec l'universitaire palestinien Sari Nousseibeh, le promoteur d'une pétition signée, selon eux, par un quart de million d'Israéliens et 100 000 Palestiniens. Lancée en juin 2003, l'initiative de paix de MM. Ayalon et Nousseibeh, baptisée « la Voix du peuple », préconise un retrait israélien des territoires occupés depuis la guerre de juin 1967 et un partage d'El Qods-est dont les quartiers arabes passeraient sous souveraineté palestinienne. Quant à la réalité des faits, elle est rappelée par le numéro un travailliste israélien, Amir Peretz, qui s'est engagé pour sa part à ne pas négocier avec le mouvement Hamas tant qu'il prônera la destruction de l'Etat d'Israël, alors que ce mouvement a remporté haut la main les législatives palestiniennes du 25 janvier. Autre mystification et autre mensonge, car les principaux leaders du Hamas ont affirmé le contraire. Ce qui n'est pas nouveau par contre c'est la répression israélienne. Une importante agression israélienne a eu lieu hier contre le camp de réfugiés de Jénine, dans le nord de la Cisjordanie, au cours de laquelle un militant du mouvement de résistance palestinien Jihad islamique a été blessé, a-t-on indiqué de sources sécuritaires palestiniennes. Selon les mêmes sources, quatre autres membres du Jihad islamique ont été arrêtés par les forces de l'occupation lors de cette agression. Durant la nuit de vendredi à samedi, une voiture a été touchée par des roquettes tirées par un appareil israélien à Deir El Balah, au sud de Ghaza. Tel est le quotidien des Palestiniens. Pour le reste, et ces derniers le savent, ce ne sont rien d'autres que des propos de campagne.