La Fédération nationale des hôteliers algériens a été créée lors d'une rencontre, jeudi dernier à Oran, de la majorité des représentants de cette corporation l Un cadre qui va certainement contribuer à l'organisation de la profession. Oran. De notre envoyé spécial Il s'agit essentiellement de représenter les hôteliers auprès des pouvoirs publics, les informer, les conseiller et les assister dans les démarches relatives à leurs activités. Ce type de groupement professionnel a été institué depuis de longues années dans des pays à forte vocation touristique, comme la France et le Maroc, où l'on ne parle plus de secteur mais d'«industrie» hôtelière. En Algérie, il semblerait qu'il y ait un début de prise de conscience de la nécessité d'aller dans ce sens. Mais il faut préciser que contrairement aux autres pays où ce sont les opérateurs qui l'exigent, chez nous, c'est le ministre du Tourisme et de l'Artisanat qui a été à l'origine de cette initiative, après avoir redynamisé la Fédération nationale des offices du tourisme (FNOT). «Sans une implication directe, une mobilisation agissante des hôteliers, les efforts déployés pour la mise en tourisme de l'Algérie ne sauraient produire pleinement leurs effets», a déclaré Smail Mimoune. Le ministre du Tourisme et de l'Artisanat ne veut pas qu'on se voile la face et demande de passer à l'action. La qualité dans l'hôtellerie et dans le tourisme en général est «l'un des maillons faibles de la destination Algérie». D'ailleurs, souligne-t-il, «les avis, les analyses et les appréciations émis par les experts, les médias et les consommateurs eux-mêmes confirment ce constat». Dans ce cadre, signalons l'absence de professionnalisme en matière d'accueil, le manque d'hygiène, les prestations en deçà des attentes qui font l'objet d'une insatisfaction récurrente de la part de la clientèle aussi bien nationale qu'internationale. Situation anachronique avec les ambitions nouvelles de la destination Algérie. Cependant, ce n'est pas une fatalité. Cette situation doit être corrigée, à condition que toutes les parties prenantes dans la chaîne touristique s'y impliquent. Mais tous les hôteliers sont-ils sur la même longueur d'onde que le ministre ? Nous en doutons. Ou alors, comment expliquer que seuls 10% des établissements hôteliers et agences de tourisme et de voyages aient adhéré au «plan qualité tourisme» en Algérie alors que le parc hôtelier compte 1125 hôtels qui seront renforcé par la réalisation graduelle de 700 projets ? Le ministre a accordé un délai (jusqu'à juin 2012) à la commission nationale et aux commissions régionales pour achever l'opération de classement des hôtels, qui traîne en longueur. Karim Cherif, de la société Eden Hotels, qui briguait le poste de président de la FNOT, a tenté de convaincre que la nouvelle structure va faire changer les mentalités. Mais il a surtout mis l'accent, dans son allocution, sur la dénonciation «des contraintes et des entraves délibérées que rencontrent les exploitants et les investisseurs». Il faut aller au-delà du volet syndical, c'est-à-dire assurer un rôle de conseil, d'assistance et de formation auprès des adhérents. Il y a par ailleurs beaucoup d'autres dossiers à faire avancer. La composante du bureau exécutif compte 4 vice-présidents du secteur privé ; aucun des directeurs du secteur public (EGT, EGH) n'y figure, pourtant ils étaient présents en force à cet événement. L'assemblée générale, qui s'est déroulée à l'hôtel Méridien, a été particulièrement mouvementée ; quelques directeurs du secteur public ont tenté de prendre les commandes.