44 partis avec leurs 25 000 candidats vont se disputer les 462 sièges de la Chambre basse du Parlement dans une ambiance morne. Les traficotages électoraux à répétition qui ont jalonné les scrutins précédents n'ont pas été sans laisser des séquelles sur le comportement des électeurs. Panneaux d'affichage vierges, salles de meeting pratiquement désertes et des partis politiques discrets. La première semaine de campagne électorale est sans couleur, sans tambour ni trompette. Elle peine vraiment à démarrer. Les 44 partis politiques qui concourent aux élections législatives du 10 mai prochain s'avèrent incapables de lever les masses. L'engouement populaire n'est pas perceptible, tandis que le spectre de l'abstention hante les esprits. Tout semble réduit à cette bataille mal entamée contre ce redoutable adversaire.
Au lâchage hâtif d'une fournée de partis politiques à seulement trois mois des élections s'ajoute ainsi le grand cafouillage qui prolonge la période préélectorale. Quarante-quatre partis avec leurs 25 000 candidats vont se disputer les 462 sièges de la Chambre basse du Parlement dans une ambiance morne. Bien plus, la vie au sein des partis, qui a repris à la faveur de ce rendez-vous du 10 mai prochain, évolue au rythme de la contestation tous azimuts. Des batailles d'arrière-garde et des luttes pour se placer sur les listes électorales ont fait mauvaise impression sur les électeurs. «Ils ont juste besoin de nos voix qui leur permettront de s'enrichir», murmurent-ils. Les traficotages électoraux à répétition qui ont jalonné les scrutins précédents n'ont pas été sans laisser de séquelles sur le comportement des électeurs. Les promesses jamais tenues font perdre du crédit aux partis politiques, notamment ceux ayant exercé le pouvoir comme le FLN, le RND et le MSP. Autant d'éléments qui laissent planer un doute sur l'issue de ces élections, dont il faut surtout souligner le déficit flagrant en termes de communication du gouvernement en tant qu'administration. En dehors des partisans et des courtisans, il est à parier qu'il serait extrêmement difficile de réussir l'adhésion massive des Algériens à une démarche politique à laquelle ils ne sont pas associés. Le débat qu'a tenté d'imposer la Commission nationale de surveillance des élections (CNSEL) autour d'un bulletin de vote unique est loin d'être une question technique que le ministère de l'Intérieur a bien fait d'évacuer en un tournemain. Car au-delà de la technicité à laquelle renvoie le choix de ce bulletin unique en lieu et place de la multiplicité des bulletins, se pose la question de la transparence. Celle-ci même qui mesure le degré de crédibilité de toute une démarche politique sur laquelle est censée reposer de tout son poids la promesse de changement qui sonne pourtant comme une rupture dans l'opinion commune. Le scrutin du 10 mai s'annonce déjà comme un rendez-vous manqué qui s'ajoute au cortège des ratages politiques.