L'AADL aurait décidé de reprendre les travaux sur l'assiette où des carcasses ont été abandonnées. L'Agence nationale d'amélioration et du développement du logement (AADL) aurait repris le chantier des tours inachevées de la cité Mokhtar Zerhouni.Des ouvriers d'un pays asiatique s'affairaient à installer les grilles pour entamer des travaux. Lesquels ? Les rumeurs vont bon train dans le voisinage immédiat de ce chantier. Si certains locataires disent que des tours de 17 étages seront érigées sur le terrain, d'autres ont su par ouï-dire que des villas de haut standing sortiraient de terre. Aucune plaque indiquant la consistance des travaux (maître de l'œuvre, d'ouvrage et travaux) n'a été placée aux abords du chantier ouvert. «L'APC de Mohammadia a souhaité reprendre les assiettes de terrain. Des projets d'un jardin et d'une crèche devraient être réalisés sur l'espace. Des travaux ont même été entamés mais ont été vite abandonnés. L'AADL s' y est opposée fermement et a engagé des poursuites judiciaires contre l'APC. Finalement, tout est resté en l'état», constate un résidant des tours des Bananiers, qui affirme que les travaux de déblaiement, entrepris par les ouvriers de l'APC de Mohammadia, ont fragilisé une tour. La cité AADL des Bananiers a été livrée, et le chantier commençait à recevoir une faune de petits délinquants qui ont perturbé la sérénité de ce nouveau site construit par Cosider. Des bagarres, des vols et des agressions en tous genres ont été signalés par les locataires. «Des jeunes ont fait des carcasses leur lieu de chute. Nous ne sommes plus en paix à cause de ces carcasses en R+2 que l'AADL a pris pourtant la peine de barricader. Les vols par effraction, les agressions à main armée n'ont jamais cessé malgré la présence d'un commissariat et des services de gardiennage de l'agence. Les mis en cause sont souvent des jeunes qui se replient aisément dans le chantier. La direction de la gestion immobilière de Aïn Naâdja n'a pourtant pas trouvé mieux que de poursuivre en justice d'honnêtes locataires qui voulaient se protéger en plaçant quelques barreaux. C'est bien que ce chantier soit repris, même si des tours en plus causeront sûrement des désagréments aux anciens locataires», relève un résidant qui a sué sang et eau pour faire réagir la filiale de l'AADL de Aïn Naâdja (Gué de Constantine). Le permis de construire de l'APC ! L'APC de Mohammadia aurait finalement décidé d'octroyer un permis de construire à l'AADL pour reprendre les travaux. Le plan de masse de la cité Mokhtar Zerhouni comprenait les deux tours inachevées (T25 et T26 de l'îlot 6, construit par Cosider). La cité a été livrée en 2006, sans ces deux immeubles «délocalisés» dans un autre endroit du site des 1574 Logements. «Le plan de masse a été rectifié en quelque sorte. Les deux tours, 25 et 26, ont été délocalisées sur une autre assiette du site et les carcasses ont été abandonnées. L'ADDL ne devait donc pas reprendre les blocs, elle a donc affirmé avoir abandonné l'assiette après avoir repris l'étude originale, plus de dix ans après, on remarque un début de travaux, c'est étonnant !», s'indigne un résidant qui s'interroge sur l'absence de transparence dans la gestion des sites dont les assiettes de terrain appartiennent à des EAC. Nos tentatives pour avoir la version de l'APC de Mohammadia et de l'AADL sont restées vaines. Les services de communication de la filiale gestion immobilière de Aïn Naâdja n'ont pas jugé utile de répondre à nos questions. «Je contacterai le chef d'antenne d'Alger pour des détails», s'est contentée d'assurer la chargée de communication. «La chargée de communication est sortie sur chantier», nous assure quelques minutes plus tard le standardiste.