Les affaires de spéculation financière et d'opacité dans la gestion des avoirs reviennent à la une aux Etats-Unis. Elles rappellent la crise des subprimes de 2008 qui avait fini par donner la crise économique mondiale la plus grave depuis 1939. Ainsi, après l'enquête ouverte par les autorités américaines sur les pertes de courtage dévoilées par la banque JP-Morgan, c'est au tour d'un fonds de gestion américain, Saratoga Capital Management, de déposer une plainte contre la banque JPMorgan Chase selon des informations rapportées par plusieurs agences de presse. De plus, selon certaines informations, les pertes de courtage, qui étaient de 2 milliards de dollars auraient augmenté d'un milliard, passant ainsi à 3 milliards. Le dépôt de plainte par des actionnaires de JP-Morgan porte sur les prises de risques excessifs par la banque, selon l'accusation. Les autorités américaines avaient annoncé, mercredi dernier, avoir ouvert une enquête sur les pertes de courtage dévoilées par la banque JP-Morgan, une enquête confiée au Bureau fédéral des investigations (FBI). Bien avant le début de cette enquête, l'autorité américaine des marchés, la Securities and Exchange Commission (SEC) avait commencé sa propre enquête. Selon les premiers éléments d'information dévoilées mercredi dernier, la JP-Morgan avait fait état de pertes de courtage de 2 milliards de dollars. Le 10 mai passé que la banque JP-Morgan avait annoncé qu'elle pourrait probablement enregistrer de lourdes pertes de courtage au deuxième trimestre. C'est lors d'une conférence que son premier responsable, Jamie Dimon, avait parlé de pertes qui seraient liées à des contentieux d'environ 200 millions de dollars et des pertes de courtage de plus de 2 milliards de dollars. De plus,le responsable de la banque avait estimé que le risque allait perdurer pendant plusieurs trimestres. Il a reconnu des erreurs, un manque de rigueur et de mauvais jugements. Jeudi, le Financial Times a rapporté que «la division de JP-Morgan Chase concernée par la perte de trading de 2 milliards de dollars révélée la semaine dernière par la banque a pris des positions de plus de 100 milliards de dollars dans des titres adossés à des actifs et des produits structurés», ajoutant que «le portefeuille de cette division comprend des obligations complexes et risquées au centre de la crise financière en 2008». Pourtant, JP-Morgan est considérée comme une banque qui a su gérer ses affaires durant la crise financière de 2008 et, avec le temps, est devenue la première banque en termes d'actifs. Avec cette «erreur» de JP-Morgan, le débat sur le contrôle de Wall Street a été relancé par le président américain en personne. Selon un analyste, ce nouvel épisode «est encore un autre exemple du fait que les énormes paris spéculatifs faits avec l'argent des actionnaires semble un problème comportemental génétique pour les traders des grandes banques, qui se prennent pour les maîtres de l'univers». Les partisans d'un plus grand contrôle de Wall Street et de la réforme des règles actuelles estiment que «l'argument selon lequel les institutions financières n'ont pas besoin de nouvelles règles pour éviter des actions irresponsables comme celles qui ont mené à la crise 2008 est aujourd'hui plus difficile à croire». Jusqu'à présent, les banques ont pu obtenir le report de l'application d'une disposition de la loi Dodd-Frank qui prévoit d'interdire aux banques de faire du courtage en propre et aussi de limiter drastiquement leurs activités dans les produits. Cette affaire relance le débat et pose le problème de la transparence dans les opérations financières, surtout en direction des actionnaires des établissements financiers.