Le Salon a permis de tâter le pouls d'un marché touristique qui veut être plus visible. Le Salon international du tourisme et des voyages (Sitev) a connu une grande affluence, particulièrement vendredi dernier, jour de repos hebdomadaire des Algériens. Ils sont venus en famille, en couple ou entre amis, humer l'air du temps touristique. L'ambiance est à la fête. Les participants ont joué sur les symboles pour attirer ceux qui étaient intéressés par une évasion estivale, mais les symboles ont vite laissé place à l'action, à la promotion et aux réservations. Les messages sont passés avec finesse et subtilité. Alors que les EGT lançaient un véritable plan de bataille pour ne pas perdre une clientèle qui leur a été acquise pendant des années, deux destinations ont sorti le grand jeu : la Tunisie et la Turquie. La Grèce, dans la tourmente politique, tente de ne pas se laisser trop distancer à travers l'agence Dam Tour qui a ramené, comme d'habitude, ses partenaires et des groupes folkloriques. Ces derniers ont pour mission de donner de belles envies d'escapade aux visiteurs à travers la musique et les danses. Les destinations qui souffrent, comme l'Egypte, voient en notre pays un moyen de remonter la pente. Dans ce contexte, la direction de la compagnie aérienne, Egyptair, est hyper active. La compagnie veut avoir sa part du gâteau sur les «continuations». Le Sitev a ainsi planté son décor à la Safex pour permettre aussi au tourisme domestique de prendre une autre dimension. Smaïn Mimoun, ministre du secteur, en a fait son cheval de bataille depuis sa nomination. Il l'a rappelé d'ailleurs dès l'ouverture du Salon, évoquant comme argument que ce type de tourisme est «un créneau à encourager, car il n'est pas affecté par les crises au niveau international». Par ailleurs, le Sitev a comme vocation de rétablir la confiance des touristes étrangers. Dans ce contexte, un eductour a été organisé au profit de la presse étrangère. Le but est de leur permettre de s'imprégner du potentiel existant et surtout d'être les témoins de l'Algérie touristique. Mais le principe suscite beaucoup de réserves. Il leur est en principe exigé un papier en retour ou suggéré au moins des angles de reportage. Ils doivent être vigilants sur la qualité de l'information livrée au lecteur. Cette année, les participants au Sitev ont fait un effort supplémentaire pour attirer les visiteurs. Certains ont opté pour des tombolas, comme les compagnies aériennes et les agences de voyage, d'autres, comme les hôtels et offices locaux de tourisme, ont diffusé en boucle sur des écrans géants ou des écrans de télévision des lieux présentant un intérêt touristique. La majorité a conscience que l'amélioration de l'image de l'Algérie touristique commence dans ce Salon. Dans ce cadre, signalons que plusieurs brochures ont été agrémentées par des photos chocs qui invitent à faire le…voyage du cœur. Un peu dans la lumière, beaucoup dans l'ombre, les responsables de l'ONT ont tenté de donner une meilleure visibilité au Salon qui doit être toutefois amélioré à chaque édition.