En Algérie, les pluies ne sont plus une bénédiction du ciel. Non seulement elles n'atténuent en rien l'envolée des prix des légumes - les fruits n'étant plus accessibles à tout le monde - mais rendent encore plus difficile le quotidien des citoyens. Boue dans les agglomérations, obstruction des voies dans plusieurs localités du pays, inondations des habitations, casse-tête des automobilistes, calvaire des usagers du transport public, encore plus celui des enfants empruntant le chemin de l'école et la liste reste ouverte. Il y eu même hier l'affaissement d'une route en plein-centre de la capitale alors que partout les amas de gravats sont visibles à vue d'œil. La gestion catastrophique des collectivités locales avec ses trois graduations : APC, daïra et wilaya prouve un laisser- aller structurel. Ceci en dépit d'une sensible amélioration du cadre de vie leurrant ainsi le contribuable en miroitant que l'injection de grandes sommes d'argent dans les projets à utilité publique est une sorte de « dons » de l'Etat. Or un pays exportateur de pétrole et surtout de gaz, acheminant par pipelines sous mer de l'énergie aux pays occidentaux, reste incapable de soulager des millions d'Algériens qui sont encore des portefaix des bouteilles de gaz butane. Du coup, les coupures d'électricité deviennent fréquentes du fait de l'utilisation intensive de cette énergie qui permet relativement aux familles dans les foyers de se réchauffer. La qualité de la construction des immeubles d'habitation est aussi à déplorer avec des infiltrations d'eau de pluie qui dépassent le traitement rattrapé de l'étanchéité. On comprend dès lors comment d'autres Algériens se remplissent vite les poches et sont à l'abri de tous ces désagréments. Trop souvent les projets pour construire des habitations, aménager les routes, refaire les trottoirs, établir les avaloirs sont confiés à des entrepreneurs « écrans » qui, bien épaulés, sont assurés d'être les élus bénéficiaires des offres des marchés publics. De multiples passerelles sont établies entre des élus du peuple, des commis de l'Etat et des opportunistes aux aguets, créant ainsi ce qui est appelé chez nous la mafia politico-financière. Pourtant, ni les moyens financiers ni les ressources humaines ne manquent aujourd'hui pour rectifier les erreurs et faire mieux pour ce pays. Déçus, des milliers de travailleurs algériens n'espèrent plus une augmentation de salaires. Comme aussi ils doivent attendre longtemps pour voir un impact positif et palpable de l'embellie financière sur leur vie et celle de leurs enfants surtout. La baraka (la bénédiction) est ainsi bien finie. Du ciel à la terre !