La mission de la CNISEL est arrivée à expiration. Son rapport a été remis aux autorités, dont la présidence de la République et le ministère de l'Intérieur, et ses membres devaient présenter leur démission hier après-midi. Elections non crédibles et non transparentes» mais «pas de fraude». Le président de la Commission nationale indépendante de surveillance des élections législatives (CNISEL), Mohamed Seddiki, se perd dans les concepts. S'exprimant lors d'une conférence de presse, hier à Alger, pour présenter les conclusions du rapport de la commission sur les élections, le premier responsable de la CNISEL se montre très prudent… pour protéger, comme il le dit, «les institutions du pays». «Ce sont des lignes rouges», lance-t-il. Mohamed Seddiki se limite alors à la dénonciation «des irrégularités constatées lors du dernier scrutin». «Les législatives du 10 mai 2012 ont été entachées par de nombreux dépassements et infractions, du début de l'opération jusqu'à sa fin, ce qui a terni sa probité et sa transparence. Nous espérons que les prochaines joutes seront plus honnêtes», déclare-t-il. Et d'ajouter, à l'adresse des journalistes qui lui demandent plus d'explications : «Moi je parle des irrégularités et vous, vous êtes libres de les appeler comme vous voulez.» Selon lui, parler de fraude est synonyme de remise en cause «de la légitimité de toute l'Assemblée». «On ne peut pas mettre tous les partis et leurs élus à l'Assemblée dans le même sac. Cela n'est pas vrai. Il y a des députés qui méritent leur siège», estime-t-il. Mohamed Seddiki revient également sur les conclusions du rapport de la commission qui, dit-il, a mis en cause le FLN. Le discours du président Bouteflika, prononcé à Sétif à l'occasion de la célébration des événements du 8 Mai 1945, a été, dit-il, «exploité pour peser sur l'issue de l'élection au profit du FLN». «Même en 1962 ou 1965, le FLN n'aurait pas pu obtenir 220 sièges. Ce score est illogique», fulmine-t-il. Dans ce sens, il lance un défi à l'ex-parti unique : «Si le FLN veut avoir une légitimité historique, il doit voter, dès la première séance du Parlement, la loi criminalisant le colonialisme.» Revenant sur la polémique suscitée par ce rapport que rejettent certains membres de la CNISEL, Mohamed Seddiki brandit la liste des signataires. «Le rapport a été adopté par 35 représentants de partis, dont celui du RND. Ce qui donne une majorité absolue. Et sur les 44 membres de la CNISEL, 5 étaient absents. Je défie ces contestataires de présenter une liste de plus de 5 membres qui sont contre le rapport», précise-t-il. Avec la présentation de ce document, la mission de la CNISEL est arrivée à expiration. Son rapport a été remis aux autorités, dont la présidence de la République et le ministère de l'Intérieur, et ses membres devaient présenter leur démission hier après-midi.