45 martyrs sont tombés au champ d'honneur durant la guerre de Libération nationale dans ce hameau déshérité relevant de l'actuelle commune d'Azzefoun, au nord de Tizi Ouzou. Achouba, 11 juin 1958. Des avions de combat français bombardent le village en représailles pour avoir accueilli des moudjahidine. Bilan : 13 personnes tuées. Suite à ce raid meurtrier, Achouba est déclarée zone interdite. Au total, 45 martyrs sont tombés au champ d'honneur durant la guerre de Libération nationale dans ce hameau déshérité relevant de l'actuelle commune d'Azzefoun, au nord de Tizi Ouzou. Pour l'histoire et la mémoire, une stèle érigée à la mémoire des martyrs a été inaugurée hier en présence du général-major à la retraite Mohamed Touati, originaire de la région, de moudjahidine de la Wilaya III historique et de nombreux invités. Selon des témoignages, le village de Achouba a contribué à l'éveil politique nationaliste libérateur. Les habitants ont épousé les idées du mouvement national indépendantiste dans les années 1940. Le village s'est constitué une base solide pour les activités du PPA–MTLD, notamment Krim Belkacem et Amar Ouamrane. Après la création de l'Organisation spéciale (OS), le village abritait les activistes recherchés et poursuivis par l'armée française. Un lieu secret a été établi au lieudit Iguer Bouslène, à l'initiative du militant Ameziani l'Hocine, dit El Hocine Oulbachir. Parmi les faits d'armes des révolutionnaires du village, des historiens citent la réunion du colonel Ouamrane avec les militants de la commune d'Azzefoun pour les informer de la décision de l'option militaire. Un deuxième conclave a suivi à Ighil Mimoun, à la veille du déclenchement de la Révolution du 1er Novembre 1954. «Plusieurs citoyens du village avaient participé au déclenchement de la Révolution à Azazga. Après 1955, les jeunes du village ont participé successivement à l'effort de la révolution en qualité de moussebiline, logisticiens, approvisionneurs. Des femmes du village ont contribué à l'effort de la révolution et plusieurs d'entre elles ont été incarcérées au casernement de Labbache», a-t-on indiqué. «Nous ne devons pas oublier l'histoire de ceux qui ont libéré le pays du joug colonial. La Wilaya III a payé un lourd tribut durant la Guerre de Libération nationale», dira le moudjahid Arezki Belkacem, frère de Krim Belkacem. D'autres intervenants ont mis en relief l'apport des habitants et des moudjahidine de Achouba et des hameaux voisins comme Ivassakriyène, village d'origine de Didouche Mourad, à la guerre de Libération.