Le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, se rendra à Alger les 15 et 16 juillet, a indiqué un communiqué de l'ambassade de France. C'est la première visite d'un ministre du nouveau gouvernement sous la présidence de François Hollande. Selon plusieurs observateurs, cette visite devra préparer celle prévue du président français l'automne prochain. La venue de M. Fabius s'inscrit aussi dans les discussions entre plusieurs pays quant à la crise sécuritaire au Sahel. Hier, au cours d'une rencontre avec la presse diplomatique à Paris, le chef de la diplomatie française a estimé que l'usage de la force dans le nord du Mali était «probable à un moment ou à un autre» et que la France était «l'ennemi principal» d'Al Qaîda au Maghreb islamique (AQMI) et de ses alliés. Le ministre a cependant ajouté, que «la France, pour des raisons évidentes, ne peut pas être en première ligne» dans une intervention militaire. M. Fabius a également précisé que les six otages français détenus au Sahel par AQMI sont vivants, mais ils ont été séparés par leurs ravisseurs. M. Fabius a expliqué qu'au Mali, il fallait «essayer de rétablir la légalité constitutionnelle au Sud», évoquant les «efforts de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) et de l'Union africaine, appuyés par une résolution (du Conseil de sécurité) de l'ONU pour faire qu'il y ait un gouvernement inclusif». «Ensuite à partir du moment où la légalité sera rétablie au Sud, il faut s'intéresser au Nord ; c'est-à-dire qu'à un moment ou à un autre, il est probable qu'il y aura utilisation de la force», a affirmé le chef de la diplomatie française. Il a précisé qu'une telle intervention serait menée par des Africains.