Il y a un mois, Tayeb Zitouni, meneur de la contestation au sein du RND, a exprimé sa conviction quant à l'échec qu'essuiera le RND dirigé par Ahmed Ouyahia, lors du scrutin des locales prévu en novembre prochain. M. Zitouni a insisté sur la nécessité de sauver le RND du naufrage en invitant Ouyahia à convoquer un congrès extraordinaire. Ce ne sera pas le cas. Le RND d'Ahmed Ouyahia a déjà commencé les préparatifs de ce rendez-vous électoral. C'est du mois ce qu'a déclaré, hier, Seddik Chihab, responsable du bureau de wilaya d'Alger, lors d'une réunion consacrée à cet événement. Le RND, selon ce responsable, ne se contentera pas de choisir ses candidats exclusivement de la base militante, mais envisage de s'ouvrir sur la société. «Si des personnes répondent aux critères traditionnels arrêtés par le parti veulent faire carrière dans ce domaine, nous sommes preneurs. Sauf que ces dernières doivent avoir un ancrage dans la société, être compétentes et de niveau universitaire. Elles doivent avoir le sens de la gestion des affaires publiques et un casier judiciaire vierge…», explique M. Chihab qui précise que le dernier mot dans le choix des candidats revient à la commission de wilaya. Des assemblées générales ouvertes au grand public sont ainsi organisées dans toutes les wilayas du pays, afin de procéder à la récolte des candidatures. Sur le plan toujours interne, le conférencier a exclu l'organisation d'une université d'été, estimant qu'il n'est pas dans la tradition du parti de recourir à cette activité. «Nous avons fait l'expérience il y a quelques années et cela a été un échec. Nous avons constaté que l'université d'été n'était pas l'espace approprié pour un débat fructueux», a-t-il expliqué. Le RND, selon Seddik Chihab, privilégie les rencontres régionales afin de permettre aux citoyens de débattre de leurs préoccupations locales. Abordant la situation qui prévaut dans le pays, notre interlocuteur qualifie de situation «ordinaire» le fait que six portefeuilles ministériels sont gérés depuis plus de deux mois par intérim. «Je ne pense pas que les ministres en charge de ces portefeuilles supplémentaires ont failli à leur devoir», rétorque M. Chihab qui a évité de s'étaler sur la question, estimant que ce dossier relève des prérogatives exclusives du président de la République. En outre, l'orateur est revenu sur la problématique de la hausse des prix durant le mois de Ramadhan. Un problème récurrent qui trouve, selon lui, ses origines dans la chaîne de distribution qui se trouve grippée en raison du phénomène de la spéculation. Le RND réclame une présence forte de l'Etat pour barrer la route aux spéculateurs. A la question de savoir si la faute incombe au gouvernement, démissionnaire, Seddik Chihab réplique : «L'Etat n'est pas absent, mais il se trouve dépassé par cette anarchie imposée par les spéculateurs.» «Il s'agit là d'une phase de transition et l'Etat doit être présent en amont et en aval.» Pour le moment, l'Etat demeure spectateur, puisque la hausse des prix en ce mois de Ramadhan est devenue presque une «tradition».