Les bouchers refusent d'égorger les bêtes à l'abattoir et vendent de la viande non poinçonnée, et ce en l'absence des services d'hygiène. Les bouchers de Barika seraient-ils des hors-la-loi ? C'est du moins ce que nous a fait sous-entendre Miloud Missaoui, gérant de l'abattoir communal. «Les bouchers de Barika boycottent l'abattoir et préfèrent égorger leurs bêtes chez eux», nous a-t-il déclaré, non sans amertume. Une amertume qui dénote, selon toute vraisemblance, le souci de rentabilité bien avant celui des règles d'hygiène. Un souci, cependant, des plus légitimes puisqu'il a déboursé 1,5 million de dinars pour bénéficier de la gérance de l'établissement. Le président de l'APC de Barika nous a confirmé les faits en indiquant que tous les concernés sont informés de la situation. «Nous avons fait appel à la force publique pour dissuader les chevillards et détaillants de procéder à l'abattage de leurs bêtes dans l'abattoir et de les soumettre au contrôle d'hygiène, mais en vain», a-t-il précisé. Les raisons qui poussent les bouchers à cette attitude sont, selon Miloud Missaoui, des plus absurdes, qui s'étonne à ce sujet: «La gérance de l'abattoir, je l'ai acquise aux enchères publiques, et ce depuis des années. A côté de l'abattoir, je gère également le marché aux bestiaux. Les bouchers justifient leur attitude par ma présence à la tête de l'établissement. Ils exigent que je sois remplacé par quelqu'un d'autre.» En fait, les véritables raisons incombent en premier chef à la gestion complaisante des affaires communale. En effet, à quatre kilomètres de là, un autre marché aux bestiaux relevant de la commune de Bitam offre des services gratuits aux éleveurs qui viennent vendre leur cheptel, et vue la possibilité de bénéficier d'une offre gracieuse par une autre commune ils ont l'intention d'imposer la généralisation de la gratuité des services y compris ceux de l'équarrissage au sein dudit abattoir qui ne coûtent en fin de compte que 10 DA le kilogramme. Au bout de toute cette histoire, il y a bien sûr le consommateur qui n'a d'autre choix que l'achat de viandes non poinçonnées. A bien mener leur mission, les services d'hygiène ddevraient saisir toute la marchandise non contrôlée. Les autorités publiques, face à cette situation, préfèrent apparemment fermer les yeux et opter pour la solution «hannini, n'hannik» (Tu me laisses en paix et je te comble, ndlr).