Lounis Aït Menguellet, maître de la chanson algérienne et kabyle, en particulier, ne cesse d'ensorceler ses fans. Ça s'est passé dans la soirée du 1er août à la maison de la culture Ali Zamoum de Bouira où un gala a été programmé dans le but d'égayer les soirées moroses du mois sacré. Le public qui venait assister au spectacle d'Aït Menguellet ne revenait pas déçu. Le lot de bonheur et de joie que les centaines de personnes ont partagé avec leur idole est incommensurable. 22h, la grande salle était déjà pleine comme un œuf. A ce moment-là, à l'extérieur de la salle, des centaines de jeunes tentaient d'y accéder. En vain. Au grand malheur des retardataires, il ne peut y avoir de la place pour tout le monde. Du coup, le maître est sur scène, accompagné de son fils Djaffar qui maniait bien sa flûte. Les premières notes de musique font réagir le public. Test réussi que la soirée allait bien se passer. Première chanson interprétée, Tamurt iw, d izurar f idurar, puis les chansons éternelles des années d'or, Louisa, Telteyam di lâmer iw, Tessedled iyi ur delmegh, Fkigh i ghuvlan awal, etc. Certes, les vieux et les vieilles venus en grand nombre et ceux qui sont de la génération du chanteur ont revécu leur enfance à travers plusieurs titres chantés par Lounis Aït Menguellet dans les années 1960 et 1970. Un voyage dans le temps. Si on fermait les yeux durant le spectacle, on se croirait à l'époque, quand Lounis avait chanté ses tubes pour la première fois. Du haut de ses 62 ans, Aït Menguellet, poète inégalé et grand chanteur, a tenu à montrer à ses fans qu'on peut toujours donner le meilleur de soi-même malgré le poids des ans. A minuit, la soirée tire à sa fin. Lounis Aït Menguellet a salué son public qu'il connaît depuis les années 1970, en interprétant sa célèbre chanson, Khetchini rouh, nek adh eqimegh. Du coup, toute la salle s'est mise debout et à chanter la chanson. Scène inattendue pour l'artiste. Ce n'est là qu'une manière de le remercier pour tout ce qu'il a fait. Un vibrant hommage. «Sincèrement, j'ai passé une soirée de bonheur partagée avec les gens que j'aime», déclare l'artiste. Par ailleurs, des centaines de jeunes, qui n'ont pas eu la chance d'y entrer, se sont accrochés avec les forces de l'ordre. Plusieurs d'entre eux ont été arrêtés puis relâchés à la fin du spectacle. Il faut souligner que de grandes bousculades ont eu lieu à l'entrée de la salle au début de gala. Des familles ont eu du mal à entrer dans la salle, et ce, à cause du manque d'organisation. Ce qui venait de se passer repose la question de l'organisation de galas des grands chanteurs à la hauteur de Lounis Aït Menguellet dans un stade. Un grand monde y sera.