Après l'ouverture du dialogue par le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales, les gardes communaux ont décidé de mettre fin à leur mouvement dans l'attente des premiers cycles de discusion avec leur tutelle. Les gardes communaux semblent satisfaits de la réponse du ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales. «Cette fois-ci, je pense que les autorités ont l'intention de régler le problème définitivement», a déclaré Aliouat Lahlou, l'un des représentants de la délégation de la garde communale ayant pris part à la rencontre, mardi dernier, avec le secrétaire général du ministère de l'Intérieur. La crise qui secoue le corps de la garde communale va-t-elle connaître un dénouement heureux ? A ce sujet, M. Lahlou se montre optimiste. «Je ne pense pas que les autorités vont mentir à l'opinion publique», a-t-il assuré. Mais les gardes communaux restent vigilants, en constituant un comité national de suivi et des comités au niveau des wilayas. Ces cellules composées de représentants des gardes communaux vont s'occuper du suivi de la prise en charge de leurs revendications et de l'évaluation de la concrétisation de ces dernières sur le terrain. Ainsi, une première séance d'évaluation est prévue, jeudi prochain, au niveau du ministère de l'Intérieur. Les membres du comité national vont procéder à l'examen de l'état d'avancement de leur dossier. M. Lahlou accuse les responsables locaux. «C'est au niveau local que ça bloque», affirme ce représentant de la garde communale, après une année de lutte et de moult tentatives de marches au niveau de la capitale. Pour rappel, toutes les marches se sont terminées par des confrontations violentes avec les agents des forces de l'ordre. Par ailleurs, dans un communiqué rendu public, le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales a indiqué que lors de la dernière rencontre, «les représentants (des gardes communaux, ndlr) ont introduit des demandes de réexamen de certaines questions ayant trait principalement au régime indemnitaire exceptionnel de retraite proportionnelle qui a été mis en œuvre au profit des agents de la garde communale, ainsi que l'indemnisation pour les heures supplémentaires travaillées et la révision de la classification des agents». Au sujet de l'indemnisation des heures supplémentaires, le ministère de l'Intérieur répond : «Il sera procédé à l'examen de la faisabilité d'une revalorisation de la prime de risque et d'astreinte, ce qui se répercutera positivement sur les salaires ainsi que sur les pensions de retraite.» mécanismes d'indemnisation Questionné sur cette formule proposée par la tutelle, Aliouat Lahlou s'est contenté de dire : «C'est le ministère de l'Intérieur qui doit trouver les mécanismes d'indemnisation.» Cependant, dans son communiqué, cette instance affirme qu'il a été convenu d'examiner la faisabilité de la levée de la limitation de la période de mise en œuvre du régime exceptionnel de retraite proportionnelle, ainsi que la faisabilité du cumul de la pension de retraite proportionnelle avec une autre rémunération. Pour ce qui est de la mise en œuvre de la nouvelle réglementation régissant le régime exceptionnel des pensions d'invalidité, ce sont la Caisse nationale des assurances sociales et le ministère du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale qui vont travailler conjointement avec les comités de wilaya de la garde communale. Le ministère a rappelé qu'il est disposé à prendre en charge les dossiers des veuves et des victimes du terrorisme qui n'ont pas bénéficié, jusque-là, de leurs droits. Selon le communiqué, il est question également de faciliter l'accès à l'aide à l'habitat rural dans ses deux formules : logements individuels et groupés aux agents qui remplissent les conditions. Ainsi, le communiqué n'a tranché que sur un seul point, à savoir les rémunérations des agents redéployés vers de nouveaux postes d'emploi au niveau des entreprises et administrations publiques. Ces derniers vont percevoir les mêmes salaires que dans le cadre de la garde communale. Pour rappel, depuis la dernière marche des gardes communaux sur Alger, le ministère de l'Intérieur ne cesse d'acheter des espaces publicitaires pour communiquer le contenu de ses rencontres avec des gardes communaux.