Le spectacle est apocalyptique : de grands espaces forestiers longeant les côtes de la wilaya, ainsi que des ruches et des oiseaux ont été la proie des flammes, la semaine dernière. Il ne reste plus que les troncs d'arbres calcinés et les restes des ruchers. On ne déplore, heureusement, aucune victime, bien que deux éléments du district des forêts de Ténès aient failli être piégés par le feu. Triste sort donc pour les espèces nobles telles que le chêne-liège et le pin d'Alep, ainsi que les colonies d'abeilles qui peuplaient la région. Au total, 1200 hectares de forêt ont été détruits par une série d'incendie depuis le 1er juin dernier. Le gros a été consumé au cours de la semaine écoulée, selon les services de la conservation des forêts de Chlef. Du jamais vu depuis les événements douloureux qu'a connus le pays, estime un responsable de cette administration. Même durant l'été 2011, la superficie brûlée dans les mêmes zones n'a guère dépassé les 200 hectares. Même si l'origine de ces incendies n'a pas encore été déterminée, les services des forêts privilégient le facteur humain, estimant que la canicule qui règne a plutôt favorisé la propagation des flammes. «Presque tous les incendies se sont déclarés simultanément dans les villes côtières de Ténès, Sidi Abderrahmane et de Beni Haoua, ainsi que sur le versant sud, à Bissa», a-t-il souligné. Ce dernier massif, qui domine également la mer, abrite une flore et une faune diversifiée constituée notamment de chêne-liège, de chêne vert, de perdrix et de faisans. Malheureusement, le feu a ravagé une partie (estimée à plus de 80 hectares) de ce parc naturel. Les incendies, selon la même source, ont pu être maîtrisés jeudi dernier, grâce à la mobilisation des unités de la conservation des forêts et de la Protection civile. Mission accomplie donc pour les pompiers qui ont bravé la chaleur et le jeûne pour éviter une catastrophe d'une plus grande ampleur, sur l'une des plus belles côtes de la méditerranée. Mais au rythme où vont les choses, cette beauté risque de disparaître à jamais par la faute de l'homme, devenu le principal ennemi de la nature.