La ville de Boumerdès (ex- Rocher Noir), érigée depuis 1984 au rang de wilaya, a connu en un demi-siècle des mutations profondes qui l'ont complètement transformée, en la faisant passer de simple bourgade coloniale à un pôle de développement d'envergure, occupant une place de choix dans l'échiquier national, de par sa proximité avec la capitale et sa position de plaque tournante entre plusieurs wilayas . Etymologiquement, Boumerdès, ainsi dénommée à l'indépendance du pays, renvoie à son érudit Sidi Ali Ben Ahmed Ben Mohamed El Boumerdassi, fondateur de la zaouia Ouled Boumerdès, qui a rayonné sur la région. Mais l'existence de cette région, comme centre de vie, remonte à la préhistoire, comme l'attestent certains vestiges archéologiques que l'ont peut trouver encore de nos jours dans certaines localités, telles que Dellys, Tagdemt et Zemmouri, citées par certains explorateurs, à l'image d'El Idrissi et de Thomas Shaw. Rocher Noir, siège du Gouvernement provisoire algérien, doit sa notoriété au fait que le Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA), présidé par Abderrahmane Farès, y avait installé son siège. C'est là également que fut hissé, pour la première fois, le drapeau de l'Algérie indépendante. Rocher Noir était un centre de regroupement de colons disposant de fermes, notamment viticoles, et d'une grande caserne abritant la Légion étrangère de l'armée coloniale. Situé au centre de l'actuelle ville de Boumerdès, le siège du GPRA a été reconverti, dans les années 1960, en bureaux de l'Institut national des hydrocarbures (INH), avant de servir de siège au rectorat de l'université de Boumerdès. Boumerdès a été occupée par l'armée française en 1844, après une série d'expéditions menées par le maréchal Bugeaud. Boumerdès, ville de la science et du savoir. A l'entrée nord de la ville, le visiteur peut lire sur une plaque et gravé sur une feuille de bronze : «La ville de la science et du savoir vous souhaite la bienvenue». Cette vocation a commencé à prendre forme vers la moitié de la décennie 1960, à la création d'une multitude d'instituts nationaux, de centres et de laboratoires de recherche spécialisés, dédiés à la science et au savoir.La ville de Boumerdès, rattachée alors administrativement à la commune de Thénia (wilaya d'Alger), avait été érigée en «réserve de science et du savoir», destinée exclusivement aux étudiants et aux chercheurs. L'accès en ce lieu, pour d'autres personnes, n'était autorisé que sur la présentation d'un laisser-passer. Depuis, il a été créé six grands instituts nationaux spécialisés, qui sont : l'Institut national du génie électrique et l'électronique, l'Institut national des hydrocarbures et de la chimie, l'Institut national du génie mécanique, l'Institut national des matériaux de construction, l'Institut national des industrie manufacturières et l'Institut national des industrie agroalimentaires. C'est connu, la ville de Boumerdès regorge d'une multitude de laboratoires de recherches et autres instituts de formation, tels que l'Institut supérieur algérien du pétrole, l'Institut national de la productivité et du développement industriel, le Centre informatique et de la cybernétique, le Centre de recherche et du développement de l'entreprise Sonatrach. A sa création en 1998, l'université de Boumerdès avait pris le relais de la plupart de ces instituts. Elle accueille actuellement plus de 30 000 étudiants. Le 21 mai 2003, la région de Boumerdès fut secouée par un séisme dévastateur. Bilan : 1391 personnes tuées, 3444 blessés, des dégâts matériels estimés à plus de trois milliards de dollars, 100 000 habitations endommagées, dont 10 000 complètement effondrées, et autres dégâts subis par les infrastructures publiques. Pour effacer les stigmates de cette catastrophe naturelle, L'Etat a mobilisé une enveloppe de 78 milliards de dinars, de la réalisation d'un programme d'urgence de 8000 logements pour le recasement des sinistrés, et de la réhabilitation de quelque 86 000 habitations endommagées à des degrés divers. Des potentialités touristiques et agricoles prometteuses. Depuis son érection, en 1984, au rang de wilaya, Boumerdès voit grand et s'est donné des perspectives d'un développement basé sur la valorisation de ses atouts, que sont le tourisme et l'agriculture, en plus de l'extension urbanistique pour répondre aux besoins d'une population estimée à plus de 800 000 habitants. Ainsi, dans le domaine du tourisme, malgré les contraintes liées notamment aux années du terrorisme, le secteur a été le siège de la réalisation de 20 hôtels d'une capacité globale de plus de 3000 lits, auxquels s'ajoutent 7000 autres au niveau des centres familiaux et camps de vacances. En matière de projets, le secteur table sur l'aménagement de 14 zones d'extension touristique, et 10 autres zones situées sur la façade du littoral d'une longueur de 80 km. Dans Le domaine de l'agriculture, la wilaya compte mettre en oeuvre un programme de développement ambitieux, axé notamment sur l'optimisation de l'exploitation des terres à haute valeur agricole, ainsi que la réhabilitation de certaines filières agricoles, dont notamment le lait, la pomme de terre, l'oléiculture et la viticulture, en plus du renforcement des capacités de stockage des produits agricoles pour les besoins de la régulation du marché national.
