En attendant les résultats des prélèvements sur les pigeons d'Oued Romane, l'inspecteur vétérinaire, docteur Naoui, explique les mesures mises en œuvre. Avant tout, l'ensemble des vétérinaires attachés aux communes sont à pied d'œuvre et envoient quotidiennement des bulletins de renseignements au Laboratoire central. Ces mêmes bulletins, qui font le bilan des découvertes d'oiseaux morts ainsi que des mesures prises, sont recensés par l'inspecteur vétérinaire qui les renvoie au wali et au ministre de l'Agriculture. « Nous sommes tous les jours informés par nos vétérinaires qui sont sur le terrain. Nous avions au départ mis en place une cellule de veille, puis une cellule de veille et de suivi et nous entamons actuellement un système de veille plus actif. » Les mesures arrêtées par l'ensemble des vétérinaires et des autorités consistent dans un premier temps à sortir et faire des prélèvements sur les élevages. « Nous avons travaillé dans les zones humides telles que le lac de Réghaïa et la zone de chasse de Zéralda. Nous avons aujourd'hui un rythme de prélèvements de deux fois par semaine », explique le docteur Naoui. Les mesures ne s'arrêtent pas là, puisque même les zones alentours et proches des zones humides sont ratissées. « Nous avons également mis en œuvre avec l'aide des autorités locales le confinement des élevages domestiques. » Ainsi, les vétérinaires accompagnés de la gendarmerie, si nécessaire, se déplacent chez les personnes qui élèvent quelques volatiles, comme les poules et les dindes. « Nous leur expliquons qu'ils sont obligés de confiner leurs volatiles par une clôture. Le but est d'éviter de mettre en contact les élevages domestiques avec les oiseaux migrateurs. Cette période de l'année qui consiste à un retour des oiseaux sauvages du Sud vers le Nord doit être particulièrement surveillée », poursuit le docteur Naoui. Les élevages industriels ne posent pas problème, d'une part parce qu'ils sont connus et de l'autre parce que les volailles sont enfermées dans des bâtisses et ne risquent pas d'être en contact avec des oiseaux migrateurs. Aussi, pour ne rien laisser au hasard, les agents des APC du pays ont été diligentés par le wali, via un arrêté, pour recenser sur leur territoire l'ensemble des élevages domestiques. Contrairement aux élevages industriels, les élevages domestiques n'ont pas besoin d'agrément et sont donc peu connus par les autorités locales. L'inspection vétérinaire a arrêté un plan d'intervention d'urgence, qui a été présenté au wali d'Alger. « Quelque 15 départements ministériels font partie intégrante du plan et travaillent en collaboration avec les vétérinaires. Par exemple, la direction des affaires religieuses s'est alliée à nous et a déjà entamé le processus d'information par les prêches le vendredi », explique le docteur Naoui. Il s'agit pour l'inspection vétérinaire d'éviter tout vent de panique. « La filière aviaire génère des emplois et des richesses. Le citoyen algérien doit comprendre qu'il ne met pas sa vie en danger en mangeant de la volaille. Le risque réside pour les personnes qui sont confinées avec des animaux malades. Ils dorment, mangent, vivent avec leur élevage. Les personnes décédées de la grippe aviaire n'ont pas été contaminées en mangeant une poule touchée par le virus. Nous avons eu beaucoup de prélèvements et tous se sont avérés négatifs », précise le praticien. A l'heure où une nouvelle victime de la grippe aviaire est déplorée en Egypte (élevage domestique), l'inspecteur vétérinaire préconise la prudence sans alarmisme. De ce fait, le citoyen confronté à un oiseau mort a différentes options. Les jours de semaine et pendant les heures ouvrables, le citoyen peut se présenter auprès de l'APC où il sera mis en contact avec un vétérinaire. Le week-end ou en soirée, le citoyen peut téléphoner à la direction des services agricoles de sa wilaya. Le numéro de la direction de la wilaya d'Alger est le 021.52.36.06 ou le 021.52.27.45. Il peut également téléphoner au 115 qui est un numéro vert et qui le mettra en liaison avec un vétérinaire.