Nous apprenons de sources sûres que la haut-commissaire aux droits de l'homme des Nations unies, Navi Pillay, sera l'hôte de l'Algérie à partir de demain et ce, pour effectuer une visite de quatre jours. Mme Pillay s'entretiendra, durant son séjour à Alger, avec les hauts responsables algériens et différents représentants des institutions de l'Etat, mais aussi avec des représentants de la société civile, partis politiques et associations. Cette visite, qui sera consacrée à l'examen de la situation des droits de l'homme en Algérie, intervient alors que s'est ouverte, le 10 septembre jusqu'au 28 du même mois, la session du Conseil des droits de l'homme de l'ONU à Genève. L'Algérie est tenue, pendant cette session, de répondre à une série de recommandations émises lors de la session d'examen universel par le groupe de travail composé de différents pays. Ainsi, sur les cas de disparitions forcées, de nombreuses recommandations ont été faites par différentes parties, insistant sur la nécessaire «ratification par l'Algérie de la Convention internationale pour la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées» et «de reconnaître la compétence du Comité sur les disparitions forcées pour recevoir et examiner les communications présentées par des particuliers alléguant être victimes de violations au sens de l'article 31 de la Convention». Il est aussi recommandé «de combattre l'impunité pour les cas de disparitions» et «d'enquêter sur les cas qui n'ont pas été élucidés, afin d'assurer aux proches des personnes disparues le respect de leur droit à la vérité et à la justice». L'Algérie est invitée aussi à répondre favorablement «à la demande de visite adressée par le groupe de travail sur les disparitions forcées et adresser une invitation au rapporteur spécial sur la promotion de la vérité, de la justice, de la réparation et des garanties de non répétition». Outre ce dossier, entre autres exigences, demande est faite à l'Algérie de mettre en œuvre les recommandations formulées par le rapporteur spécial sur le droit à la liberté d'opinion et d'expression à la suite de sa visite, en 2011. Des pays ont aussi demandé à l'Algérie de «garantir le libre exercice du droit à la liberté de réunion et à la liberté d'expression». Et une autre recommandation d'ajouter : «Lever de jure et de facto l'état d'urgence dans la wilaya d'Alger et garantir pleinement l'exercice du droit à la liberté d'expression et de réunion de tous les citoyens.» Invitation est faite aussi, «d'ici aux prochaines élections en 2014, de réviser la législation dans les domaines de la liberté d'expression, d'association, de réunion et de religion, afin de la rendre pleinement compatible avec les obligations internationales de l'Algérie».