La population revendique, entre autres, des infrastructures de culture et de loisirs pour les jeunes, l'AEP, le logement, le droit aux soins et le transport. Des dizaines d'habitants de la localité de Feliache, se sont rassemblés, hier matin devant le siège de l'APC de Biskra pour demander, ont-ils dit, «un peu d'attention de la part des autorités locales» qui les auraient lésés de tous les plans de développement initiés par l'Etat pour l'amélioration du cadre de vie des citoyens. Les protestataires ont tenté de bloquer la circulation routière sur cet axe du centre-ville très fréquenté, mais ils en ont vite été dissuadés par des agents de la sûreté nationale. «Sans que les raisons nous en soient explicitement fournies, nous sommes bernés par des promesses jamais concrétisées, ou carrément exclus depuis des années de tous les programmes de développement d'envergure», assènent-ils. «Nos maisons tombent en ruine, les routes n'ont pas été rénovées depuis des lustres, les palmeraies ancestrales se meurent faute d'eau, nos enfants lycéens doivent faire des kilomètres à pieds ou payer un taxi clandestin pour aller vers les établissements scolaires, Ils n'ont ni stade, ni maison de la culture, ni bibliothèque, pas même un cybercafé pour se distraire. Ils n'ont que les bords de l'oued Sidi Zarzour pour terrain de jeu. Même les rares chantiers ouverts à Feliache connaissent des délais de réalisation inégalables. Nous n'avons pas de transport urbain, ni un centre de soins, pas même de l'eau potable dans nos robinets», a ajouté un vieil habitant de Feliache dont la litanie des difficultés quotidiennes endurées par les siens est loin d'être terminée. Autres sujets de crispation et de colère des habitants de Feliache, leur exclusion du dispositif d'encouragement et de soutien de la construction des logements ruraux, lequel dispositif leur permettrait de bénéficier d'une allocation de 700 000 DA pour réhabiliter leurs habitations. «Sommes-nous dans un quartier de la ville de Biskra où dans une pauvre bourgade indépendante abandonnée à son triste sort ?» s'interroge ironiquement un jeune de Feliache. Cette petite agglomération de quelque 2 000 habitants, séparé du reste de la ville de Biskra par l'oued Sidi Zarzour et qui a de tout temps été partie intégrante de la commune de Biskra, est une cité séculaire. Ses palmeraies et ses jardins, jadis luxuriants, couronnant le village originel construit en torchis, en faisaient un petit éden où il faisait bon vivre, se souviennent les plus anciens des Feliachis. Désormais, une odeur pestilentielle exsude de ses anciens jardins où ne subsistent plus que de fantomatiques stipes étêtés servant de perchoir à des échassiers de passages. Le noyau urbain n'a visiblement jamais connu d'aménagement sérieux. La vie est encore rudimentaire à Feliache et ses habitants se promettent de le rappeler à tous ceux qui viendront les solliciter pour les prochaines élections municipales. Aux yeux des protestataires, le fait que la partie nord de Feliache ait bénéficié dernièrement d'un plan d'aménagement urbain, centré il est vrai sur la périphérie du marché de gros, ne dédouane en rien les autorités locales accusés d'oublier le vieux Feliache enclavé entre l'oued Sidi Zarzour et une ancienne palmeraie en état de délabrement total.