Six Algériens, soupçonnés d'activités terroristes en Grande-Bretagne, négocient actuellement leur retour au pays avec le gouvernement du Premier ministre, Tony Blair, car ils ne peuvent plus supporter « la torture mentale » pratiquée par les autorités britanniques, révèle le journal du dimanche The Observer. Les Algériens, que le 10 Downing Street considère comme une « menace à la sécurité nationale », affirment qu' « ils préféreraient risquer la torture dans leur pays que de continuer de subir le traitement dont ils font l'objet au Royaume-Uni », indique The Observer. Une des six personnes, un ancien détenu de la prison de haute sécurité de Belmarsh dans la banlieue sud de Londres, a déclaré au journal qu'en dépit du fait qu'il ait été relâché de la prison, « il ne peut pas supporter les conditions qui l'obligent à rester cloîtré à l'intérieur 22 heures par jour ». « Ce père de cinq enfants a été emprisonné pendant trois ans et demi sans qu'aucune accusation n'ait été formulée contre lui », note The Observer. Ce dernier cite cet Algérien qui affirme : « Ici (en Grande-Bretagne), nous ne sommes pas torturés physiquement, mais mentalement nous sommes torturés. Je ne me sens pas comme un être humain », a-il ajouté. Cet Algérien, qui pour des raisons judiciaires ne peut être identifié que par l'initiale « A », a déclaré au journal : « Si je ne vais pas recouvrer ma liberté dans ce pays, il ne me reste plus qu'à rentrer au pays. » Selon The Observer, des avocats du Home Office (ministère de l'Intérieur) ont indiqué que l'Algérien en question a été impliqué dans « la création du climat, la motivation et les conditions qui ont conduit aux évènements (attentats terroristes contre le métro et un bus londoniens) en juillet dernier ». « A » estime que si la commission spéciale d'appel de l'immigration (Special Immigration Appeals Commission) ne lui accorde pas « une liberté inconditionnelle » après un appel qu'il introduira en juillet prochain, il retournera en Algérie. The Observer note que cinq autres Algériens, y compris trois qui sont détenus à la prison de Long Lartin (hors de Londres), envisagent aussi de retourner en Algérie.