A la fois journaliste, cinéaste, documentariste, photographe et poète, Abderrahmane Djelfaoui vient de publier, à l'occasion du 17e SILA, son dernier-né aux éditions Espace Libre. Un recueil de poésie Mona Monaurore, le septain d'amour, dédié entièrement à l'univers de l'amour. A travers 119 pages, le lecteur est convié à déguster une centaine de poèmes. L'aède qu'est Abderrhamne Djelfaoui s'est prêté, jeudi après-midi, sur le stand de son éditeur, à une séance de dédicaces conviviale, devant un public d'amis et d'admirateurs. En aparté, Abderrahmane Djelfaoui indique que son nouveau recueil n'est autre qu'une poursuite du travail sous une autre forme qu'il avait effectuée avec son précédent recueil La Mer Vineuse.C'est parce qu'il y a dans l'existence de tout être humain des souvenirs, des amours, des moments difficiles que le poète a voulu coucher sur le papier un rapport d'amour. Un rapport d'amour qu'il a vécu dans les années 1990. Une époque particulière, atroce, voire difficile où le terrorisme battait son plein. Abderrahmane Djelfaoui s'est lancé dans cette aventure poétique comme il l'explique si bien : «C'était une sorte de ressourcement, revenir à des sentiments vécus et partagés et à des contradictions. On retrouve une période de sa vie. On retrouve le pourquoi s qu'on a pu prendre des positions, pourquoi on a voulu défendre les valeurs du pays. On comprend mieux surtout.»Mona, Monaurore, le septain d'amour est à un hommage à l'humanité, à la femme et à l'amour, à la compagne et à la partenaire… avec en toile de fond la décennie noire traversée par le peuple algérien. La plupart de ces poèmes ont été griffonnés à partir de 1996. Ce denier recueil, notre interlocuteur avoue l'avoir réécrit une vingtaine de fois et ce, afin d'arriver à approcher, à retrouver la fleur et la fraîcheur des choses vécues, senties et partagées. Le lecteur averti est à même de remarquer qu'il y a un jeu de mots dans le titre du recueil en question. Mona n'est autre qu'une référence à La Joconde, une peinture de Léonard de Vinci. Monaurore est «mon aurore». Et «le septain d'amour» est synonyme de sept années d'amour.A la question de savoir s'il est difficile de se lancer dans la poésie que dans le roman, Abderrhmane Djelfaoui rétorque : «Quand on se lance dans l'écriture d'un roman, on raconte des choses qui se passent. Mais dans la poésie, il faut arriver à la quintessence des choses.» Enivrons-nous quelques instants de cette poésie à l'état pur et brut à la fois à travers Toi ailleurs. «Est-ce que je sais pourquoi mon cœur Bat la vase des rêves et Pourquoi mes temps Illuminent braise Le regard Auguills affolée Les nuits m'éveillent Me parlent Eclairs amers Ne pas me laisser Entièrement rouiller.»