La fête des raisins organisée la semaine dernière à Sidi Daoud a été l'occasion pour les agriculteurs de poser les difficultés rencontrées dans leur travail. Les agriculteurs de la localité de Sidi Daoud et ses environs font face à une myriade de difficultés. Mais il leur a fallu attendre l'organisation d'une fête des raisins de table pour interpeller les autorités concernées qui, malheureusement, font semblant de n'avoir rien vu ni entendu à ce sujet.Une fête qui leur a permis de sortir de l'anonymat et de démontrer ce dont ils sont capables malgré le manque de moyens et l'insuffisance de l'aide qui leur a été apportée jusque-là par l'Etat. Ces paysans qui inondent les marchés de la région par leurs produits ont fait du travail de la terre leur seule raison de vivre.La qualité et les différentes variétés de raisins qui y sont produites font la réputation de toute la région. La preuve en est la réussite de la fête dédiée à ce légume qui a été organisée durant la semaine écoulée par les viticulteurs de la localité. Cet événement inédit qui a sorti la ville de sa torpeur l'espace d'une journée a suscité une grande joie parmi la population locale. Des grappes de ce légume, dont le sabel, Red Glob, le dattier, Alphonse-la-vallée, le cardinal, le gros-noir, le vectoria, la muscat, …etc, ont été fièrement exposées par les viticulteurs de la région. La fête a été célébrée dans un climat de convivialité agrémentée par les chants de la troupe «d'Idballen» qui a régalé les participants durant toute la matinée. La wilaya de Boumerdès occupe la première place en matière de production de raisin de table. Cette année, les responsables de la chambre d'agriculture tablent sur une production de 2, 25 millions quintaux. «La qualité de nos produits est la meilleure à l'échelle nationale», se félicite Halli Fodil, avant de revenir sur les multiples problèmes dont souffrent les paysans de la région depuis des lustres. «Il est vrai que notre localité est réputée dans ce domaine, mais vous devez écrire également que nous sommes livrés à nous-mêmes», lance-t-il. Certains agriculteurs se plaignent surtout du manque et de la cherté d'engrais, précisant qu'il se déplace jusqu'à Rouiba pour l'acheter. D'autres déplorent l'absence d'un marché de gros de fruits et légumes dans les environs, soulignant qu'ils sont contraints d'aller parfois jusqu'à Bougarra (ex-Rafigo), pour vendre leur récolte. Nos interlocuteurs soulèvent en outre le problème de l'absence de barrage d'irrigation. Selon eux, l'eau de l'oued Sébaou est devenue très salée à cause du pillage du sable et l'avancée de l'eau de mer. «L'eau de mer a avancé de plus de trois kilomètres dans le cours d'eau. Et nous ne pouvons plus irriguer nos champs», s'écrient-ils avant de préciser que même le barrage de Hammrouna ne leur a pas permis de remédier au problème en raison de l'absence de moteurs de pompage et de conduites d'irrigation. Interrogé, le président de la chambre d'agriculture souligne qu'une équipe de consultants en hydraulique agricole est à pied d'œuvre pour l'extension des périmètres irrigués dans la wilaya. S'agissant du problème du manque d'engrais, notre interlocuteur a affirmé que le ministère de tutelle a instruit ses fonctionnaires pour relancer les coopératives agricoles de la wilaya afin de répondre à la demande exprimée par les fellahs dans ce domaine.