La Fédération nationale des travailleurs de santé publique, affiliée au Syndicat national autonome des personnels de l'administration publique (Snapap), a décidé de «geler momentanément» le mouvement de protestation comprenant trois jours de grève cyclique observé depuis le 16 septembre dernier et un sit-in tenu hier devant le ministère de la Santé à Alger, pour des revendications socioprofessionnelles. Cette décision a été prise, hier, à l'issue de la réunion ayant regroupé des responsables de la tutelle et quatre représentants des travailleurs protestataires. «La réunion a découlé sur des promesses de concertation et de négociations dans les plus brefs délais», explique le président de ladite fédération, Miloud Benmessaoud. «Il a été convenu lors de cette réunion, chapeautée par le directeur des études au niveau du ministère, l'installation d'une commission mixte chargée de mettre en place un plan d'action en vue de répondre aux réclamations et préoccupations des personnels de la santé.» Le syndicat a présenté des revendications liées à l'érosion du pouvoir d'achat et aux mauvaises conditions socioprofessionnelles des travailleurs du secteur de la santé. «Le drame s'accentue davantage avec la tendance inflationniste des prix qui inquiète les chefs de famille», ajoute un syndicaliste. Une situation aggravée par «l'exclusion et la marginalisation consacrée par le statut de santé publique qui reste loin de se pencher sur toutes les préoccupations», expliquent les syndicalistes qui revendiquent la refonte du statut de santé publique et la révision du régime indemnitaire incluant l'augmentation des montants des primes et la réhabilitation d'autres. La question des contractuels a été également posée. Dans la plateforme de revendications, l'urgence de l'intégration de tous les travailleurs contractuels a été soulignée. Le Snapap exige, également, le respect des libertés syndicales et le droit de grève, la réhabilitation de tous les syndicalistes licenciés ou suspendus «arbitrairement de leurs postes pour avoir participé à des activités syndicales ou à des actions de protestation». Le syndicat qui se dit satisfait des taux réalisés de suivi de la grève (74% en moyenne, selon la Fédération des travailleurs de la santé) affiche son optimisme. «C'est la première fois qu'on nous ouvre les portes du dialogue. La dernière réunion que nous avons eue avec la tutelle remonte au 24 novembre 2009», rappelle M. Benmessaoud en expliquant que la Fédération des travailleurs de la santé compte accorder un délai d'une semaine à la tutelle. «Nous prendrons la décision appropriée selon l'évolution de nos revendications», explique le même syndicaliste qui n'exclut pas le «retour évident à la protestation si le ministère ne concrétise pas ses promesses».