Dans son rapport du mois d'octobre, le FMI abaisse ses perspectives de croissance mondiale pour 2012 et 2013 à cause, notamment, de la crise qui affecte la zone euro et les incertitudes sur la reprise de l'économie américaine. L'institution internationale met également en garde sur les répercussions négatives que pourraient avoir cette crise sur les pays émergents et les pays en développement à cause de ce que la baisse de la croissance mondiale pourrait induire en termes de recul des exportations. Le FMI a ainsi abaissé sa prévision de croissance mondiale pour 2012 à +3,3% contre +3,5% pronostiqué en juillet dernier, en raison de la crise en Europe qui demeure «la menace la plus claire» pour l'économie du globe. «La question clé est de savoir si l'économie mondiale traverse simplement une nouvelle zone de turbulences (...) ou si le ralentissement actuel pourrait durer», souligne le FMI, ajoutant que la réponse est à présent entre les mains des gouvernements en Europe mais également aux Etats-Unis. Selon le Fonds, l'Union européenne doit rapidement «mettre sur pied» son fonds de secours, commencer à prendre des mesures «pour parvenir à une union bancaire et à une plus grande intégration budgétaire» et poursuivre l'assainissement des finances publiques. Dans son rapport publié à Tokyo avant son assemblée générale, le Fonds monétaire international revoit également à la baisse ses prévisions pour 2013 (+3,6% contre 3,9%), en dépit du dynamisme des pays émergents, et s'attend à voir un chômage élevé perdurer dans «beaucoup d'endroits du globe». «Les risques de dégradation ont augmenté et sont considérables», écrit le Fonds qui avait déjà abaissé ses prévisions en juillet. En cas d'inertie, les récents signes d'amélioration, qui ont suivi l'annonce du programme de rachats d'obligations par la Banque centrale européenne (BCE), pourraient s'avérer «éphémères», met en garde le FMI. Quant aux Etats-Unis, ils doivent «très vite écarter la menace» posée par le «mur budgétaire», l'expression qui désigne l'entrée en vigueur prévue d'ici la fin de l'année de hausses d'impôts conjuguées à une baisse draconienne des dépenses publiques. Dans ses prévisions, le FMI note par ailleurs qu'une fois encore l'activité dans les pays émergents devrait rester «solide», en dépit d'un léger ralentissement observé récemment en Chine, en Inde ou au Brésil. Il y a, aujourd'hui, une chance sur six que la croissance mondiale tombe au-dessous de 2%, ce qui correspondrait à une récession dans les pays avancés et à une croissance faible dans les pays émergents et les pays en développement, estime le FMI. Dans les pays émergents et les pays en développement, poursuit-il, l'activité a souffert du durcissement de la politique économique face à l'insuffisance des capacités de production, du fléchissement de la demande des pays avancés et de facteurs internes.