Le 13 décembre 2005, le Conseil des Participations de l'Etat décide la cession de 80% du capital de la filiale de l'entreprise nationale des corps gras (ENCG) de Maghnia. Et c'est à partir de là que les travailleurs commencent à crier au scandale « L'usine a été cédée au nouveau propriétaire avec des conditions et des modalités dramatiques pour plus de 200 familles. En l'absence de transparence dans cette transaction, il y a eu tromperie et manigance », fulminent les syndicalistes. Le prix de cession de 80% des actions, selon la résolution portant ouverture du capital de cette unité, s'élève à 80 millions de dinars. Quant aux modalités de paiement, 50% du prix seront versés à la signature du contrat de cession. Le reste sera payé à la fin de la deuxième année, à compter de la date de signature dudit contrat. En outre, le repreneur devra s'engager à réaliser un programme d'investissement de mise à niveau et de réhabilitation pour un montant de 654,7 millions de dinars, sur une période de trois années, à financer un programme de formation du personnel et de financer un programme d'essaimage, maintenir 50% des effectifs en poste, prendre en charge partiellement l'endettement à hauteur de 41,18 millions de dinars figurant au bilan de la filiale. Détournement Mais, les travailleurs qui ont observé un sit-in devant leur entreprise, jeudi dernier, avec des slogans « Non à la dislocation des familles, relèves ta tête », ne l'entendent pas de cette oreille. « A l'ouverture des plis, nous avons constaté qu'il existait deux dossiers diamétralement opposés d'où la volonté délibérée de tromper. » Nos interlocuteurs nous expliquent que « l'origine de la situation de notre filiale est le détournement de 200 milliards de centimes à travers des créances complaisantes et irrécupérables. Conséquences : seuls des sous-fifres se trouvent devant la justice, les vrais responsables de cette faillite ne sont nullement inquiétés. » Et de s'interroger avec inquiétude : « Y a-t-il plus scandaleux que de vouloir fermer le dossier des 200 milliards par le licenciement de 200 travailleurs ? Nous, les travailleurs qui constatons la complaisance des autorités et les interventions des gros pontes, sollicitons l'intervention du président de la République pour que toute la lumière soit faite sur l'ensemble du dossier de notre filiale, à commencer par demander des comptes au président du groupe et aux membres du conseil d'administration de notre filiale. » En conclusion, les travailleurs rappellent leur adhésion au processus de partenariat dans la transparence, conformément à la loi et aux directives du président de la République. Hier, des représentants de travailleurs ont été reçus par les services de la wilaya. Affaire à suivre...