Le CRASC abritera, du 7 au 8 novembre, un colloque international organisé par la nouvelle unité de recherche «Culture, Communication, Littérature, Langues et Art» (UCCLLA- CRASC), créée en juin 2011. Ainsi, 35 participants présenteront leurs analyses sur la problématique «Champs littéraires et stratégies d'écrivains». Signalons que, parmi les intervenants, 13 sont Algériens et les autres proviennent de divers pays du monde (le Gabon, la France, la Belgique, la Roumanie, la Grande-Bretagne, l'Autriche, l'Allemagne…). Notons que la participation algérienne est relativement faible. «Son taux de participation devrait être de 70%, alors qu'il a à peine atteint 50%», a souligné Mohamed Daoud, directeur de la Division d'Anthropologie de l'Imaginaire et des pratiques signifiantes du CRASC, lors d'une conférence de presse animée hier. Néanmoins, il explique cela par la nouveauté thématique de ce colloque qui aborde des voies de recherche nouvelles en matière de littérature. Jusqu'ici, toutes les recherches littéraires étaient axées vers le texte. A présent, on veut appliquer une nouvelle conception de la littérature qui vise essentiellement à comprendre comment un écrivain réussit ou pas à promouvoir son livre ; ou encore, comment rendre un texte lisible et conquérir son lectorat. Il s'agira, lors de cette rencontre, d'opérer un dévoilement des mécanismes instituant le champ littéraire dans le vaste marché des livres et d'essayer de porter un regard sur les différentes stratégies pratiquées par les écrivains pour s'assurer une présence éditoriale dans leurs pays et/ou dans le monde. Etudier le champ littéraire voudrait donc dire se projeter vers l'industrie de la littérature avec tout ce qu'elle englobe comme auteurs, éditeurs, imprimeries, distributeurs, libraires et consommateurs. Cette étude prend en charge les aspects textuels et contextuels de la production littéraire définissant la position de l'auteur dans l'espace de production. «Pour qu'un écrivain s'inscrive dans un champ littéraire, il lui faudra nécessairement développer des rapports avec les médias, les lecteurs, les éditeurs…Le livre est, après tout, une marchandise. Il lui faut une préparation médiatique pour inciter les lecteurs à lire», explique. M. Daoud. Ce dernier estime que les écrivains algériens ne sont pas suffisamment médiatisés, l'art et la littérature étant marginalisés, ils produisent des œuvres dont personne n'entend parler. Jusqu'à quand des auteurs algériens écriront-ils dans l'ombre ?