Des bombardements et de violents combats faisaient rage hier, notamment à la frontière turque, poussant en 24 heures 11 000 Syriens à fuir le conflit qui ensanglante le pays depuis bientôt 20 mois. Ils se sont réfugiés dans les pays voisins : environ 9000 en Turquie, 1000 en Jordanie et 1000 au Liban, au cours des dernières 24 heures, a annoncé hier en fin d'après-midi à Genève Panos Moumtzis, responsable au Haut-commissariat de l'ONU aux réfugiés. Habituellement, quelque 2000 réfugiés syriens sont dénombrés chaque jour. Le nombre total de réfugiés dans les quatre pays voisins de la Syrie (Turquie, Liban, Jordanie et Irak) s'élève à plus de 408 000, a-t-il précisé. Pour sa part, le directeur de l'Office de l'ONU pour l'aide humanitaire, Hohn Ging, a estimé que quatre millions de Syriens auront besoin d'aide l'année prochaine, «en hausse par rapport aux deux millions et demi jusque-là estimés. Cela va continuer à croître». Pour sa part, M. Al Assad a dit se préparer à «une guerre difficile» et longue contre «tous ces pays qui se battent contre nous par procuration», citant l'Occident et des pays arabes. «Il ne s'agit pas d'une guerre civile», a-t-il martelé, mais d'une «guerre contre le terrorisme». Rejetant toute idée d'exil, M. Al Assad, dont le mandat prend fin en 2014, a affirmé à une chaîne russe que «ce sont les urnes qui diront très simplement à tout président de rester ou de partir». Comme chaque vendredi, des milliers de personnes ont défilé, tournant en dérision le chef de l'Etat qui a également affirmé qu'il vivrait et mourrait en Syrie. «Bachar, tu mourras en Syrie, mais tu ne seras pas enterré sur son sol, mais dans les poubelles de l'histoire», proclamait une pancarte. «Bachar, tu mourras en Syrie…» Sur le terrain, 36 soldats et 10 rebelles ont péri depuis jeudi dans des combats aux abords de Rass Al Aïn, une localité sur la frontière turque, dont les rebelles contrôlent désormais les centres de la Sécurité. Damas assimile rebelles et opposants à des «bandes terroristes armées» financées par l'étranger, notamment la Turquie et les pays du Golfe, pour semer le chaos en Syrie. Comparant son action à celle des Russes en Tchétchénie, M. Al Assad a en outre rejeté les accusations internationales de crime de guerre pesant sur son armée. Dans cet entretien à Russia Today tourné à Damas et réalisé en anglais, M. Al Assad s'en prend d'ailleurs au Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, l'accusant de se comporter comme un «sultan» de l'empire ottoman. L'Occident, la Turquie et de nombreux pays arabes appellent depuis des mois M. Al Assad à quitter le pouvoir pour mettre fin à la guerre qui a fait plus de 37 000 morts, selon une ONG syrienne, depuis mars 2011. Selon un bilan provisoire de l'OSDH, 114 personnes ont péri dans les violences vendredi à travers le pays, dont 53 soldats. «Plus de 30 soldats et rebelles syriens ont péri en une semaine dans la zone démilitarisée du Golan syrien», frontalière avec le secteur du plateau occupé par Israël, a rapporté l'OSDH.