Des flaques d'eau provoquent d'énormes embouteillages au chef-lieu de wilaya. Les villageois de la haute montagne redoutent l'isolement lors des intempéries. Les citoyens de la wilaya de Tizi Ouzou appréhendent de vivre des situations très difficiles avec l'arrivée de la saison des pluies. A peine les premières averses tombées, des signes avant coureurs d'une inondation sont visibles même au chef-lieu de wilaya où les eaux pluviales se déversent sur la chaussée. Ainsi, du côté du quartier la Tour, des flaques d'eau se forment ça et là, provoquant un immense embouteillage. Les caniveaux et autres conduites d'évacuation des eaux sont bouchés. Il est vraiment difficile aussi bien pour les piétons que pour les automobilistes de circuler sans difficultés. Même les travaux en bordure de la chaussée, pour la réfection des trottoirs, notamment à la descente du campus universitaire de Hasnaoua, sont perturbés. Les lieux sont devenus un véritable bourbier. Il en est de même pour le centre-ville où les rues sont quasiment inondées. «Rien n'est fait pour parer à des inondations qui sont inéluctables durant chaque saison hivernale. Les responsables sont beaucoup plus occupés par la préparation des élections qu'autre chose. Le pauvre citoyen va subir les affres de l'hiver», fulmine un commerçant trouvé en train d'évacuer les flaques d'eau qui se sont accumulées devant la porte de son échoppe sur la Grande rue. Ces premières précipitations ont révélé, encore une fois, certaines faiblesses dans la réalisation du réseau d'évacuation des eaux pluviales dans la ville de Tizi Ouzou. Là aussi, des dizaines de familles souffrent le martyre depuis le séisme de 2003. Des sinistrés vont encore subir les rudes moments de l'hiver. Des citoyens continuent d'habiter dans des bidonvilles et des tentes de fortune et dans des conditions de vie insupportables au niveau de l'ancien parc de l'Eniem. Des familles entassées dans des centres où le minimum de conditions pour une vie décente fait défaut. Elles vivent le calvaire et demeurent oubliés par les pouvoirs publics. En dehors du chef-lieu de wilaya, la situation n'augure rien de rassurant pour un hiver sans aléas. Dans la commune d'Illiltene, à 70 kilomètres au sud-est de la wilaya de Tizi Ouzou, les habitants de cette contrée de haute montagne qui ont subi la galère lors de la grande tempête de neige de février dernier, redoutent un autre enclavement. «Il y a un grand risque de voir la coulée boueuse du mois mai dernier resurgir, car les travaux effectués pour arrêter le glissement du terrain ne semblent pas en mesure de maintenir la coulée surtout durant les périodes de grandes pluies. Il n'ya que l'élargissement du lit de l'oued qui a été fait pour l'instant», affirme un villageois qui ajoute que, si les intempéries venaient à être rudes, la population de la commune risque de passer des moments très difficiles en raison du manque de moyens pour y faire face. «Il n'y a même pas un centre d'urgence dans notre localité. Les évacuations de malades se font vers Iferhounene où à Ain El Hammam. Et à la moindre averse, la route peut être bloquée par des éboulements», prévient-il avant de souligner que la crise du gaz butane commence déjà à se faire sentir. Dans plusieurs communes de la wilaya de Tizi Ouzou, les populations sont dans l'expectative. Ils redoutent l'isolement de leurs bourgades. Les villageois ont pris ainsi leurs dispositions dans plusieurs localités, notamment en haute montagne comme Ath Yenni, Ouacifs, Ath Zekki, Iferhounene où l'hiver est souvent rude.