Les enquêteurs s'intéressent particulièrement à la gestion des fonds alloués aux différents programmes de construction dans la wilaya. Toutes les directions relevant du secteur de l'Habitat à Sidi Bel Abbès sont, depuis près de quatre mois, sous la loupe de l'Inspection générale des finances (IGF). Des sources concordantes affirment que les enquêteurs s'intéressent particulièrement à la gestion des fonds alloués aux différents programmes de construction dans la wilaya, lesquels présenteraient de multiples «anomalies», ont-ils constaté jusqu'alors. «De nombreuses infractions à la réglementation ont été relevées ces douze derniers mois, mettant à nu la gestion chaotique du secteur de l'habitat», avance, pour sa part, une source proche de l'enquête. La Direction de l'urbanisme et de la construction (DUC), la Direction du logement et de l'équipement public (DLEP) et l'Office de gestion immobilière (OPGI) sont ainsi concernés par l'enquête menée par les fonctionnaires de l'IGF. «L'enquête s'attelle à retrouver la traçabilité des fonds débloqués par l'Etat pour le développement du secteur», précise notre source. Pour rappel, une commission d'enquête constituée de cades du ministère de l'Habitat avait séjourné en octobre dernier à Sidi Bel Abbès. Celle-ci a, durant trois jours, auditionné les responsables des directions sus citées sur les retards cumulés dans la réalisation des logements, tous programmes confondus. Des programmes de logements à la traîne On révèle, à ce propos, que les rapports concernant l'évolution des travaux de réalisation de certains programmes confiés à la DLEP et à l'OPGI seraient loin de refléter la réalité du terrain. D'après un cadre du secteur de l'Habitat, le taux de réalisation du programme 2005-2009 ne serait que de 50%, tout comme ceux du RHP et du programme Hauts-Plateaux pour la même période. S'agissant du programme quinquennal 2010-2014, plus de 50% des travaux n'ont toujours pas été lancés, reflétant ainsi l'incapacité des pouvoirs publics à achever les programmes anciens et à mettre en branle les plus récents. En septembre 2011, faut-il le préciser, une centaine d'entrepreneurs du secteur du BTPH réunis à l'hôtel «Béni Tala», avaient dénoncé les lenteurs administratives en matière d'attribution des marchés, de situations impayées, de problème de qualification et de surcoûts et autres avenants engendrés par des études imparfaites. Organisée sous l'égide de la Confédération générale des entreprises algériennes (CGEA), de nombreux entrepreneurs avaient appelé les pouvoirs publics à œuvrer pour un assainissement en profondeur du secteur.