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Vue à la télé : ombres chinoises
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Publié dans El Watan le 06 - 12 - 2012

Peut-on imposer aux chaînes de télévision privées — au risque de ne pas obtenir d'agrément — une fonction de service public au même titre que celle qu'est supposée assumer naturellement la télé d'Etat ? En réunissant les experts en la matière pour débattre de l'ouverture de l'audiovisuel, le ministre cherchait apparemment une sorte de consensus pour ne pas trop brusquer les choses, avant de lancer une opération qui continue de faire peur au pouvoir politique. Dans l'une des conclusions issues donc du séminaire tenu durant deux jours pour la circonstance à Djennane El Mitak, il est recommandé, entres autres, de «faire prévaloir les sujétions de service public sur tous les services de communication audiovisuelle quel que soit leur statut».
Cela en tenant compte des… règles prudentielles régissant les conditions d'éligibilité à la création de services audiovisuels, aux plans économique, technique et de contenu des programmes. Règles prudentielles ! Voilà un terme sur lequel pourront digresser à loisir nos spécialistes, mais passons. Même si ce n'est pas tellement clair dans la formulation, ce qui prouve que l'on éprouve encore les pires difficultés pour cerner un sujet qui paraît plus compliqué qu'on l'imagine, on devine aisément la tendance gouvernementale à ne pas trop lâcher du lest dans un domaine sensible, où l'Etat voudrait conserver la maîtrise presque totale du jeu médiatique. D'ailleurs, Belaïd Mohand Oussaïd, en soulignant notoirement qu'il s'agit d'une ouverture «réaliste», a pris le soin de préciser aux gens qui insistent pour qu'on ouvre vite, que faire vite ne veut pas dire se précipiter.
Le consensus s'est construit, selon lui, sur la mise en place de garde-fous afin que l'on ne sorte pas du cadre qui sera défini à l'avance. De la détermination dans l'orientation, cela a paru inévitable à tous les observateurs qui suivent attentivement l'évolution de ce dossier, personne n'en doutait. En fait, même en se laissant volontairement déborder quelque peu sur les ailes par des boîtes privées qui ont beaucoup misé sur le principe du fait accompli pour s'installer chacune en fonction de ses moyens, chacune en fonction de ses entrées dans les travées du pouvoir et partager ainsi un tant soit peu l'espace audiovisuel avec l'Unique et ses clones, on peut dire que le projet d'ouverture qui est présenté par le ministre comme une grande concession faite par les tenants du pouvoir à l'approfondissement du processus démocratique, ressemble davantage à une pièce d'ombres chinoises qu'à une réelle prise de position politique appelée à transformer complètement le paysage télévisuel dans notre pays, l'un des rares qui reste encore à la traîne sur ce plan-là en maintenant (et en voulant coûte que coûte maintenir) une télévision étatique qui fonctionne comme au temps béni du parti unique.
Ce n'est pas sans raison qu'on a donné par dérision le qualificatif d'Unique avec un U majuscule à notre télévision nationale qui correspond à son esprit et sa vision dogmatiques qui sont à l'opposé des principes qui régissent le monde de la télé contemporaine. Notre télé est trop en retard, tout le monde le sait. Notre télé n'a aucune liberté d'action, aucune autonomie dans ses interventions, c'est un secret de polichinelle. Notre télé est d'une affligeante médiocrité, c'est encore une vérité qui ne peut être occultée. Que faut-il de plus pour redonner au petit écran algérien la place qui lui revient de droit, au moment où la concurrence devient de plus en plus féroce dans l'espace satellitaire.
Au-delà des tergiversations classiques pour gagner du temps alors qu'il y a urgence à redonner à un secteur stratégique ses lettres de noblesse, c'est la volonté politique de changer carrément de cap qui fait défaut. Si en politique justement le pouvoir n'arrive pas encore à se départir du mode de la pensée unique alors qu'il évolue dans un contexte de multipartisme, même si c'est de façade, comment peut-on imaginer un instant qu'il en vienne à accepter sans contrepartie de libérer le champ audiovisuel avec toutes les conséquences qui peuvent se retourner contre lui ? L'indépendance de la télé signifierait, en réalité, la fin d'une époque qui mettrait les détenteurs du pouvoir absolu dans une situation inconfortable. Ira-t-on jusque-là ?
Pour l'heure, si le ministre a compris le mécontentement des téléspectateurs algériens par rapport à la médiocrité des programmes de la chaîne publique, il insistera plutôt sur le renforcement de cette même chaîne par l'apport de professionnels capables de relever le niveau, oubliant que c'est avec la présence de chaînes privées qu'il faut recomposer à l'avenir le paysage télévisuel national. Le représentant du gouvernement, sans le vouloir, a montré que l'Etat a toujours besoin en priorité de «sa» télé avant les autres qui doivent être régulées par la prochaine loi sur l'audiovisuel.
Redonner du poids à l'organe étatique, réguler toutes les images qui viennent du privé, c'est un peu la formule choc que le gouvernement veut privilégier tout en donnant l'illusion de paraître «ouvert» sur la modernité médiatique. De là à forcer les télés privées à s'inscrire dans cette optique sans laquelle tout peut paraître aléatoire, il n'y a qu'un pas que d'aucuns franchiront sans trop se poser de questions. Conclusion, le message que l'on a voulu faire passer est que si l'ouverture de l'audiovisuel n'est plus qu'une question de temps, elle sera forcément soumise à une très haute surveillance. Une liberté ligotée en quelque sorte… comme la vie des partis politiques.


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