A une journée du tomber de rideau sur la phase aller du championnat de Ligue I, le bilan du champion en titre dépasse quelque peu les prévisions d'un club ayant enregistré, pour la deuxième année consécutive, une véritable saignée. Perdre des cadres comme Djabou, Hachoud et Benmoussa, ayant à eux seuls inscrit à la fin de la phase aller 16 sur les 34 buts marqués, n'est pas une chose évidente. Le changement d'entraîneur ne plaidait pas en faveur des Noir et Blanc, empêtrés en outre dans une grave crise financière. Les couacs du recrutement et la tardive reprise des entraînements ont accentué les inquiétudes des inconditionnels qui croisent les doigts. Rassurés par le travail réalisé à Sousse, les Ententistes, qui ont été en outre emballés par les débuts de la bande à Velud, se mettent à croire en la belle étoile de l'Aigle noir, nouvelle version. Les performances des Sétifiens, bien emmenés par un trio magique (Belkaïd, Delhoum et Aoudia), dissipent les doutes des fans qui réinvestissent le chaudron, renouant avec la folle ambiance de l'année dernière. Hormis les revers de Chlef et la Saoura où ils sont passés à côté de leur sujet, les Ententistes réalisent un parcours presque parfait. En plus des points inscrits au classement, le rendement de bon nombre de joueurs, comme Djahnit, Khedaïria, Benabderrahmane, Karaoui et Gourmi, pour ne citer que ceux-là, a, le moins que l'on puisse dire, enchanté les férus du onze d'Aïn Fouara, aux anges. En matière de chiffres, les partenaires de Belkaïd ont fait mieux, comparativement au parcours de l'exercice dernier à la même période. Pour l'illustration, l'Entente cuvée 2012, a, en 14 matches, récolté 30 points contre les 24 de la saison 2011/2012. Talon d'Achille du onze à Geiger, la défense n'a, durant 14 rencontres, encaissé que 8 buts contre les 25 pris l'an dernier. L'ESS qui avait à la même période perdu 5 points à domicile (une défaite contre le JSMB et un nul face au MCEE) a fait le plein chez lui. Sur les 7 rencontres disputées au chaudron du 8 Mai 1945, les Sétifiens empochent les 21 points mis en jeu. Les victoires à Oran et Sidi Bel Abbès ont boosté la récolte des Noir et Blanc, qui ont bien négocié les empoignades d'El Eulma, El Harrach et Tizi Ouzou. Aoudia, qui n'a pourtant pas effectué la préparation d'intersaison avec ses partenaires, demeure pour deux années consécutives le meilleur buteur du club. L'international sétifien qui a fait l'impasse sur la confrontation de Tizi Ouzou, vient, avec 8 réalisations, d'égaler la performance de la phase aller de l'exercice précédent. Une aussi belle moisson n'enflamme pas pour autant le N°1 ententiste, Hacen Hamar, qui estime que le plus dur reste à faire : «Je suis à la fois content et comblé par le parcours accompli par le collectif qui adhère à la démarche du staff technique, un des principaux artisans de la performance qui n'est pas une fin en soi. On ne doit pas s'enflammer, car le plus dur reste à faire. Avant de parler d'une quelconque distinction, on doit en premier assumer notre maintien. Pour atteindre un tel objectif, on a besoin de 9 points au moins…», dira un président qui ne veut pas brûler les étapes.