Depuis plus de quatorze mois, le handball algérien est plongé dans une crise sans précédent, née du changement du système de compétition de la division 1 (seniors hommes). Toute cette crise est née au lendemain de la mise en place d'une nouvelle formule de compétition de division 1, qui a vu son nombre passer de quatorze à vingt clubs sans l'avis de l'assemblée générale. Si le changement du système de compétition a fait le bonheur de bons nombres de petites équipes, qui se sont retrouvées dans la cour des grands par la grâce d'une nouvelle formule, cela n'a pas du tout plu aux pourvoyeurs de l'équipe nationale avec, à leur tête, le champion en titre, le GS Pétroliers. Ainsi, en plus de ce dernier, le HBC El Biar et le MC Saïda ont boycotté le championnat dans sa nouvelle formule. La Fédération avait décidé à l'époque de sanctionner les clubs récalcitrants, mais les choses ont pris une autre tournure. La direction générale des sports du ministère de la Jeunesse et des Sports (MJS) avait même demandé à la FAHB d'annuler les sanctions prises contre le GSP et le HBCB après que ces derniers ont déclaré des forfaits en plus du gel du championnat. Ceci afin de trouver une issue à cette crise et permettre à la sélection nationale de se concentrer sur la CAN-2012, qui s'est déroulée en janvier dernier au Maroc. Les clubs défient la FAHB D'emblée, le MC Alger avait pris une position en décidant de boycotter le championnat, comme il l'avait fait pour le compte de la seconde journée face au CRB Bordj Bou Arréridj. Le manager général du club, Djaâfar Belhocine, avait justifié cette décision, en déclarant : «Nous boycotterons notre prochain match face au CRBB Arréridj en signe de protestation contre le nouveau système de compétition du championnat imposé par la Fédération algérienne de handball.» Et d'ajouter : «C'est une décision fédérale abusive qui n'a aucune légitimité. Nous refusons le fait accompli, car les textes sont clairs, on ne change pas une formule de compétition à quelques jours du coup d'envoi.» Le GSP n'était pas le seul club à radicaliser sa position, puisque le HBC El Biar et le MC Saïda ont fait de même, en s'opposant à la Fédération. Le TAS donne raison aux «boycotteurs» Le Tribunal arbitral des sports (TAS) avait tranché, en avril dernier, en faveur des trois clubs protestataires, affaiblissant encore plus la position de la Fédération algérienne de handball. Cette dernière avait immédiatement réagi en rejetant cette décision. La FAHB, les présidents des ligues régionales ainsi que les clubs des divisions 1 et 2 «dénoncent vigoureusement la gestion catastrophique, tendancieuse et expéditive du dossier relatif à l'affaire opposant trois clubs de la division 1 messieurs à la FAHB par le TAS», a indiqué un communiqué de la FAHB. Le verdict avait conforté les clubs qui ont fini par consolider leur position par rapport aux autres équipes. «Après le verdict du TAS, qui nous a donné gain de cause, d'autres clubs nous ont emboîté le pas. Ils ont pris conscience en constatant la gabegie dans laquelle s'est fourrée la Fédération algérienne de handball», note-t-on. Le fossé entre les clubs et la FAHB s'élargit Le mois de mai dernier, la FAHB avait décidé de faire reprendre le championnat d'Algérie messieurs, invalidé par le Tribunal arbitral du sport (TAS), en programmant un tournoi, remporté par la JSE Skikda. Toutefois, cela ne règle pas le problème pour autant. Le fossé était devenu trop grand entre la Fédération et les clubs. Cinq équipes (GSP, JSE Skikda, ES Aïn Touta, MC Saïda et TR Sétif) ont tenté en novembre dernier de désamorcer la crise, en proposant plusieurs points, dont un demandant au président de présenter ses excuses au ministre de la Jeunesse et des Sports concernant le contenu d'un courrier adressé au président de l'IHF. Il a été aussi proposé l'acceptation de l'installation du nouveau secrétaire général, Abdelaziz Aït Dib. Ceci en plus de la proposition de revenir vers un championnat à 14 clubs. Mais ce qui est à présent sûr, c'est que le nombre des contestataires de la formule à 24 clubs s'est considérablement élargi. Le président de l'IHF rapproche la FAHB et le MJS Le séjour, la semaine dernière, du président de la Fédération internationale de handball, l'Egyptien Hassan Mostapha, semble avoir dégelé les positions des uns et des autres. C'est ainsi que le président de la Fédération algérienne de handball, Djaâfar Aït Mouloud, a tenu, à cette occasion, à présenter ses excuses au ministre de la Jeunesse et des Sports, le docteur Mohamed Tahmi. De son côté, le premier responsable de la place du 1er Mai avait réaffirmé que son département ne s'immiscerait pas dans la gestion de la FAHB, un problème interne, et qui devrait se régler au niveau de cette Fédération. Le président de FAHB lâche du lest Aussitôt le président de l'IHF parti, le président de la Fédération algérienne de handball a initié une rencontre avec les clubs pour désamorcer la crise. Pour beaucoup, la réunion n'a pas donné les résultats escomptés. Mais Djaâfar Aït Mouloud ne désespère pas de trouver une issue à cette crise afin que le championnat puisse enfin démarrer. Une deuxième rencontre est prévue demain avec les clubs à l'hôtel Mahdi de Staouéli pour débattre de tous les points. «J'invite tout le monde pour la réunion de ce samedi (NDLR : demain). Chacun doit faire des concessions, et je peux vous assurer que moi, en tant que président, j'en ai fait pas mal», déclare le président de la FAHB. Dans le cas où celle-ci et les clubs ne parviennent pas à trouver un consensus, on ira vers une assemblée générale.