Dès l'entrée dans le cinéma l'Univers à Lille, les affiches et la décoration orientale donne le ton : tous les yeux sont tournés vers l'Algérie. C'est vendredi dernier que s'est ouvert « La semaine du cinéma algérien », organisé par l'association Sud Nord Evolution. Sous le signe du cinquantième anniversaire de l'indépendance, le festival se déroule du 07 au 16 décembre, dans plusieurs villes de la métropole lilloise et en Belgique. De nombreuses projections de films et documentaires, parfois inédit, sur l'Algérie d'antan et d'aujourd'hui sont programmés. A cela s'ajoutent plusieurs tables rondes sur le cinéma algérien d'aujourd'hui, en compagnie de grand nom comme Yazid Khodja, Nasredine Guenifi ou encore Merzak Allouache. C'est au total plus d ‘une vingtaine de films et de documentaires, des concerts de musiques algériennes et de débats qui sont offert au cours de la semaine. À l'origine de ce projet, l'association Sud Nord Evolution qui œuvre pour les échanges culturels entre la France et le Maghreb. Son président, Ali Bouhouf, est fier de la réussite de son évènement, pour sa neuvième édition cette année. « Au début, c'était très dur à cause des financements et des salles à trouver, se remémore-t-il. Et maintenant, les plus grands noms nous soutiennent et c'est la première année où il y a autant de participation. » En présence de Boudjemaa Rouibah, consul d'Algérie à Lille, et de Yazid Khodja, président de l'Association des réalisateurs professionnels algériens, la soirée d'inauguration s'est tenu devant une salle comble. Les invités, qu'ils soient représentants de la communauté algérienne à Lille ou simples fans de cinéma étranger, trouvent leur bonheur dès que les lumières s'atténuent. Cette année, le cinéaste engagé René Vautier est à l'honneur, pour ce qu'il a apporté au cinéma algérien, quand en 1956 il filme dans le maquis durant la guerre de libération. La diffusion d'un documentaire inédit réalisé par Nasredine Guenifi, « René Vautier : le maquisard à la caméra », puis du film « Ben Boulaid » de Ahmed Rachedi, ont ouvert les festivités. Le film de Merzake Allouache « Le Repenti » et celui de Mohammed Lakhdar-Hamina « La Dernière Image » clôtureront cette semaine de fête sous le signe de l'indépendance nationale. Et l'organisateur conclut, heureux : « On pense déjà à tout ce qu'on va pouvoir faire pour la dixieme édition. » Le cinéma algérien a de beaux jours devant lui.