Le Syndicat algérien des paramédicaux (SAP) ne compte pas renoncer à la protestation de sitôt. C'est ce qui ressort de la décision prise lors de son dernier conseil national, à l'issue duquel il a été décidé de mener une grève de trois jours à partir du 23 décembre pour «dénoncer le mutisme, voire le mépris affiché par la tutelle quant à la prise en charge de leurs revendications». Dans un communiqué sanctionnant les travaux de la rencontre, le SAP fait état d'«un ras-le-bol et une effervescence générale au niveau de la base», et accuse la tutelle et son administration d'être «les seules responsables de cette situation». «Ce conseil, qui a été organisé après la tenue des assemblées générales à travers toutes les wilayas du pays, nous a permis d'examiner la situation préoccupante dans laquelle se débat la corporation», précise ce syndicat qui s'insurge contre «l'amalgame entretenu dans le chevauchement de la corporation entre deux statuts», compliquant de manière délibérée toute projection. Les rédacteurs du communiqué dénoncent par ailleurs avec véhémence la persécution que continuent à exercer en toute impunité certains gestionnaires de l'administration à l'encontre de leurs collègues, citant «les dépassements signalés dans les wilayas de Khenchela et Ghardaïa et pour lesquels des actions seront engagées». Ce genre de pressions et d'intimidations sont exercées également à l'encontre du secrétaire général du syndicat dans la wilaya de Boumerdès, Mohamed Gabour, pour ses activités syndicales. Face à cette situation, le syndicat des paramédicaux indique qu'il n'a d'autre choix que de recourir à la protestation et appelle sa base à demeurer mobilisée afin de faire valoir leurs revendications. Celles-ci consistent particulièrement en l'application des dispositions statutaires régissant le corps paramédical. Le syndicat réclame en outre l'intégration des infirmiers brevetés et la mise en place d'un dispositif réglementaire garantissant la progression des carrières. Il demande aussi la concrétisation des amendements statutaires tels que contenus dans le protocole de la commission mixte signé entre leurs représentants et les responsables du ministère de la Santé. Les paramédicaux revendiquent également l'introduction des primes d'indemnité de garde, du poste supérieur et de risque dans leur salaire ainsi que le respect des cahiers des charges se rapportant à la formation paramédicale dans l'enseignement supérieur.