Huit organisations du monde judiciaire et de défense des droits de l'homme jugent très insuffisant le projet du ministère de l'Intérieur visant à lutter contre les contrôles au faciès. Le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, avait déjà renoncé, à l'automne à la promesse de campagne de François Hollande, d'imposer aux policiers la délivrance d'un récépissé lors des contrôles d'identité. En revanche, il avait dit étudier la possibilité de rétablir le matricule sur les uniformes des policiers. Selon les associations, la modification du code de déontologie envisagée se borne à prôner une meilleure application du texte de loi existant et «continue d'accorder beaucoup de latitude aux forces de l'ordre». Ce projet ne répond pas «au manque de transparence sur les contrôles», ajoutent les signataires, dont le Groupe d'information et de soutien des immigrés (Gisti), Graines de France, Human Rights Watch, la Ligue des droits de l'homme, le Syndicat des avocats de France et le Syndicat de la magistrature. Plusieurs organisations internationales ont dénoncé la propension présumée de la police française à opérer des contrôles au faciès. Quinze personnes, qui disent avoir subi des contrôles de police abusifs, ont attaqué l'Etat au civil, en avril dernier.