Le gel de l'opération de désistement a occasionné la perte d'importantes rentrées d'argent à l'OREF. Les exploitants des commerces, de leur côté, dénoncent ce qu'ils considèrent comme «une mauvaise gestion» de l'OREF et «des pratiques administratives illégales». Les concessionnaires de locaux de l'office Riadh El Feth (OREF), inauguré en 1986 sur les hauteurs d'Alger, reviennent à la charge. Cette fois-ci, ils incriminent la ministre de la Culture, Khalida Toumi. «Elle doit assumer ses responsabilités», a fustigé hier Hariti Smaïl, concessionnaire et responsable de la coordination des concessionnaires lors d'une conférence de presse animée au siège de l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA) à Alger. La réaction des concessionnaires intervient presque deux semaines après les propos tenus par la ministre de la Culture qui avait reproché mi-décembre devant l'APN à «certains gestionnaires et propriétaires de locaux d'avoir détourné ces commerces de leur vocation initiale et les ont transformés en lieux de débauche». Au cours de la conférence, les exploitants de ces locaux ont dénoncé ce qu'ils considèrent «une mauvaise gestion» de l'OREF et «des pratiques administratives illégales». A l'origine de la grogne : une décision entérinée, selon M. Hariti, par Mme Toumi de geler l'opération prise par le conseil d'administration de l'Office en 2007. «Le conseil d'administration de l'Office avait pris la décision permettant aux concessionnaires de céder au profit d'une tierce personne le local contre le paiement à l'établissement du droit d'entrée. Cette mesure a été gelée verbalement au lendemain de l'ouverture d'une enquête par le ministère de la Culture, sur les malversations dans la gestion de l'OREF du temps de l'ancien directeur», a rappelé le conférencier. L'opération de désistement, a-t-il ajouté, est garantie pourtant par le décret 47-95 du 5 février 1995, portant gestion de l'OREF. Le gel de l'opération de désistement a occasionné la perte d'importantes rentrées d'argent à l'Office et depuis, de nombreux locataires ont cédé leurs commerces de manière illégale. «Toutes les portes du dialogue sont fermées», a encore dénoncé l'orateur pour qui le nouveau responsable de l'OREF n'a aucune prérogative et est réduit au rôle de simple secrétaire. «Le directeur de l'Office désigné par la hiérarchie, à savoir le ministère de la Culture, n'est pas membre du conseil d'administration qui devait le désigner», a fait savoir le porte-parole de la coordination, précisant que le conseil d'administration, composé de représentants de plusieurs ministères (Culture, Défense, Artisanat, etc.), s'occupe uniquement à gérer l'aspect administratif. «C'est inconcevable. Comment peut-on gérer un centre commercial avec de telles pratiques ?», s'est-il interrogé. Au chapitre des revendications, les concessionnaires exigent la réactivation de la décision leur permettant de désister à des tiers des locaux et la révision des statuts du centre des conventions et des cahiers des charges régissant leur relation avec l'administration. Ils ont aussi fait appel à l'intervention du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, afin de régulariser leur situation. «Si la situation perdure, d'autres options sont envisageables», a prévenu M. Hariti, sans en dire davantage sur la nature de la contestation.