Des terrains vendus à 250 DA/m2 sans viabilisation est une chose qui ne s'est passée nulle part ailleurs », a lancé le wali de Tizi Ouzou, Azouz El Hocine, à l'adresse du responsable de l'agence foncière de Tadmaït lors d'une visite d'inspection effectuée lundi dernier. « Vous devez récupérer les lots qui n'ont pas encore connu un démarrage réel. Pour qu'un investissement puisse s'implanter ici, il faut qu'il passe par le Calpi et l'agence foncière ne doit vendre le terrain sans l'accord de ce dernier », a rappelé le premier responsable de la wilaya. Et de souligner : « Vous ne devez pas faire dans l'action sociale mais réaliser des bénéfices. Prenez votre marge et offrez un terrain viabilisé aux demandeurs. » Créée en 1981, la zone d'activité de Tadmaït s'étend sur 23 ha. Sur les 88 lots attribués au début des années 1990, seuls 11 sont en entrés en activité. A propos du foncier industriel, le wali a insisté auprès du directeur de la Société de gestion immobilière (SOGI) pour « ne remettre l'acte de propriété au bénéficiaire qu'après démarrage des travaux de réalisation ». Ainsi, après une opération d'assainissement de cette zone d'activité qui s'étend sur 41 ha et qui dispose de 51 lots, la SOGI a procédé à 17 annulations et le montant des remboursements est de l'ordre de 4 milliards de centimes. Selon une fiche technique présentée sur place, 109 lots ont été cédés pour 81 projets et 22 lots sont en cours d'annulation. L'opération de viabilisation de cette zone d'activité dépasse les 76 millions de dinars. Cette sortie sur le terrain du nouveau wali de Tizi Ouzou a fait ressortir un constat implacable : la mauvaise gestion ou l'indisponibilité du foncier rend tout développement de la wilaya hypothétique. Lors d'une séance de travail tenue avec les comités de villages, des présidents d'APC des quatre communes de la daïra de Draâ Ben Khedda et des élus (APC, APW, APN et Sénat) de la région, le wali a mis le doigt sur la gestion anachronique du foncier, entravant le développement dans la région. L'on a soulevé aussi le problème des délocalisations et des oppositions de la part de riverains. L'on cite l'exemple d'un institut de formation professionnelle, inscrit en 2004, mais qui n'a été implanté qu'en 2006 à Draâ Ben Khedda. « Nous avons un programme de 1000 kilomètres de réseau gazier à réaliser et le pire est de voir surgir des oppositions comme cela s'est produit pour 14 titres miniers pouvant créer 14 000 emplois directs, mais qui restent à l'arrêt », souligne le wali à l'adresse des citoyens et élus locaux. Des citoyens de Draâ Ben Khedda se sont plaints que « les espaces verts de nos quartiers soient affectés à une promotion immobilière ». L'affaire est entre les mains de la justice. « Nous allons créer une agence foncière de wilaya et, pour l'heure, toutes les transactions seront gelées jusqu'à voir plus clair dans ce dossier », affirme le wali. Le responsable annonce la prochaine désignation d'experts pour ce dossier : « Nous sortirons de l'anarchie et je veillerai à respecter et à appliquer les instruments d'urbanisme, car un POS validé fait force de loi. » Lors de cette séance, l'on apprend que « 60 communes sur 67 sont déficitaires ». Pour régler le problème de l'environnement dans la wilaya, des aides seront octroyées aux communes qui créeront des décharges publiques.