Le Snapap (aile Felfoul) a déclaré que le débrayage auquel il a appelé pour trois jours a été «partiellement suivi» hier. La grève des corps communs, à laquelle a appelé le Syndicat national autonome des personnels de l'administration publique (Snapap, aile Felfoul), a été partiellement suivie hier, première journée de ce débrayage qui durera trois jours. Certains services de l'Ecole polytechnique de l'architecture et de l'urbanisme ont été bloqués. Des agents techniques et des ouvriers professionnels ont également répondu favorablement à l'appel du Snapap. Des agents affirment également être en grève à l'hôpital Maillot à Alger, tandis que le service est assuré par les agents non syndiqués ou ceux encadrés dans d'autres formations. Selon le syndicat, le suivi a touché toutes les branches de la Fonction publique, même si l'impact diffère d'une administration à une autre. Des employés interrogés au niveau du service de l'état civil à Alger ont affirmé vouloir participer à ce mouvement de protestation. «Mais nous craignons les représailles de l'administration. Nous travaillons sous contrats déterminés et nous avons déjà vu des collègues suspendus pour avoir pris part à ce genre d'action», indique une employée derrière le guichet. D'après M. Hamrani, chargé de la communication auprès du Snapap, le taux national de suivi a atteint 75%. «Les travailleurs – les ouvriers professionnels et les agents de sécurité – ont massivement répondu à notre appel à une grève de trois jours, qui est en réalité un avertissement d'un autre mouvement de protestation qui prendra forme prochainement, si nos revendications ne sont pas satisfaites», souligne-t-il. La grève a été suivie à 80% à Constantine et Saïda, à 60% à Alger et à 75% à Chlef, selon la direction du syndicat. Le Snapap soulève la complexité du problème des corps communs. Les statuts révisés de la Fonction publique éludent les particularités liées aux postes occupés. Un même statut ne peut pas gérer un technicien d'entretien ayant un niveau de 9e AF et un ingénieur bac+5, régis par les mêmes dispositions. Des incohérences ont été relevées dans les statuts révisés de la Fonction publique. «Les corps communs sont le parent pauvre de la Fonction publique», relèvent les syndicalistes du Snapap. Evoluant dans des conditions précaires avec un salaire de base ne dépassant pas 9000 DA, les ouvriers professionnels, les agents techniques ainsi que les agents de sécurité disent «aller jusqu'au bout de notre démarche». «Que voulez-vous que je fasse avec une paie n'atteignant pas le SNMG ? Mon salaire s'évapore pour les couches et le lait de mon fils. Comme déjeuner, je prends une baguette de pain et un yaourt. Trouvez-vous cela normal pour des gens qui travaillent et qui ne s'absentent jamais ?», se plaint un agent de sécurité. Outre la révision des dispositions régissant les corps communs à travers un statut prenant en compte les spécificités de chaque poste, le Snapap réclame la révision du salaire de base fixé actuellement à 9000 DA et la révision du régime indemnitaire, en procédant à l'augmentation de 40% de la prime de rendement. Le Snapap revendique également l'intégration de quelque 300 000 contractuels et la régularisation de la situation des 600 000 jeunes exerçant dans le cadre des dispositifs du pré-emploi et du filet social.