ACNOA: plusieurs points à l'ordre du jour des travaux de la 22e assemblée générale à Alger    La Radio Algérie internationale célèbre la Journée nationale de la culture palestinienne    Saisie de 1.7 million de comprimés psychotropes à In Amenas    L'occupant sioniste multiplie ses agressions contre les mosquées en Cisjordanie pendant le mois sacré    Un effondrement de l'UNRWA condamnerait une génération d'enfants palestiniens    Le président de la CAF félicite M. Sadi pour son élection au Comité exécutif de l'instance africaine    Hidaoui souligne l'importance de moderniser les établissements de jeunes pour davantage d'attractivité    Impératif d'accélérer les procédures nécessaires à la création d'une société spécialisée dans le transport aérien domestique    17ème colloque des Dourouss Mohammadia à Oran: Le soufisme en Algérie a eu un grand impact dans l'immunisation de la société    Conseil de sécurité: le groupe A3+ appelle les parties au conflit au Soudan à instaurer un cessez-le-feu à l'occasion du Ramadhan    Rekhroukh reçoit des députés de l'APN des wilayas d'Adrar et Bordj Badji Mokhtar    Les responsables de la "Chemiserie Djen-Djen" appelés à proposer un modèle standardisé de tabliers d'écoliers    69e session de la Commission de la condition de la femme des Nations Unies: l'Algérie encourage les femmes dans la recherche et l'innovation    Le président de la République félicite le président de la Commission de l'UA à l'occasion de sa prise de fonctions    Célébration à Alger de la Journée nationale des personnes aux besoins spécifiques    Association des Confédérations africaines des Sports Olympiques : "la réunion d'Alger marque un tournant pour le sport olympique africain"    Renouvellement par moitié des membres du Conseil de la nation: la Cour constitutionnelle annonce les résultats définitifs ce jeudi    Le 6e Festival de la chanson andalouse de jeunesse s'ouvre à Alger    Vingt-cinq joueurs pour affronter l'Ouganda et l'Algérie    Une 20e journée bien chaude...    Mondial 2026 : l'arbitre algérien Gamouh dirigera Burundi-Seychelles    Suspension de l'aide militaire pour l'Ukraine    Une union syndicale française appelle à un rassemblement contre la circulaire Retailleau    Les colons profanent la Mosquée Al-Aqsa    Renforcement des effectifs de police après la rupture du jeûne    Promotion de l'artisanat traditionnel et des métiers    Les vieux marchés, lieux de prédilection des ''nostalgiques'' pendant le Ramadhan    Lancement des stylos à insuline produits localement avant la fin du Ramadhan    Réunion des agriculteurs à Relizane Sensibiliser et informer sur la régularisation des terres agricoles    Encadrement des étudiants porteurs de projets d'entrepreunariat    Des artisans tunisiens font perdurer la tradition    La cheffe d'orchestre Zahia Ziouani anime une rencontre à Sarcelles    Palais de la Culture Moufdi-Zakaria Présentation à Alger de la pièce de théâtre «Le Fil rouge»    La Défense nationale plébiscite l'Algérie au rang des nations victorieuses    Kessar Abdelkader du parti RND, élu sénateur    Le scrutin se déroule dans de bonnes conditions dans les wilayas du Centre        L'Algérie happée par le maelström malien    Un jour ou l'autre.    En Algérie, la Cour constitutionnelle double, sans convaincre, le nombre de votants à la présidentielle    Algérie : l'inquiétant fossé entre le régime et la population    Tunisie. Une élection sans opposition pour Kaïs Saïed    BOUSBAA بوصبع : VICTIME OU COUPABLE ?    Des casernes au parlement : Naviguer les difficiles chemins de la gouvernance civile en Algérie    Les larmes de Imane    Algérie assoiffée : Une nation riche en pétrole, perdue dans le désert de ses priorités    Prise de Position : Solidarité avec l'entraîneur Belmadi malgré l'échec    Suite à la rumeur faisant état de 5 décès pour manque d'oxygène: L'EHU dément et installe une cellule de crise    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



«Seul le syndicat UGTT incarne un contre-pouvoir»
Kader A. Abderrahim. Chercheur à l'Iris
Publié dans El Watan le 24 - 02 - 2013

-Quelle est votre analyse concernant l'assassinat de Chokri Belaïd, secrétaire général du Mouvement des patriotes démocrates tunisiens ?
Depuis les premières manifestations, après les bouleversements de décembre 2010, janvier 2011, qui ont conduit à la fuite de Ben Ali et de sa famille ; la Tunisie est restée dans l'œil du cyclone. Comme si l'avenir était inféodé à une vision figée de la démocratie à construire. Au-delà de la Tunisie, les mobilisations populaires constituent un défi pour les élites arabes qui doivent, collectivement, inventer un nouveau modèle de gouvernance et de gestion de l'espace public. Depuis les élections d'octobre 2011, remportées par les islamistes, le gouvernement dominé par Ennahda n'est pas parvenu à créer un lien avec la population, au-delà de son électorat, c'est de cette connivence que l'action politique tire sa légitimité. Cette histoire n'a pas été écrite. Au lieu de cela, on a assisté progressivement à un glissement de l'action publique vers une nouvelle forme d'arbitraire.
-Comment cela ?
Les manifestations du 9 avril 2012 ont été violemment réprimées, avec leur cortège de questions sur le déroulement des événements. Les protestations des chômeurs matraqués. Les réunions publiques de l'opposition attaquée par des milices dites de protection de la révolution. Les exactions commises par des groupuscules salafistes… Autant d'actes restés sans suite judiciaire et impunis. C'est dans ce contexte qu'intervient l'assassinat de Chokri Belaïd. Un choc, une rupture, un séisme. Naturellement, il n'est pas question ici d'accuser Ennahda d'avoir commandité ce crime. Il faut garder la raison et éviter les amalgames. En revanche, on peut légitimement réclamer au gouvernement d'assurer la sécurité de ses citoyens, de tous ses citoyens. De toute évidence, il a failli dans cette mission. La question à présent est de savoir comment rétablir le lien avec le pays réel, et quelle sera la capacité des islamistes et de leurs alliés au sein de la troïka, d'être les vrais acteurs du changement ?
-Quels sont les scénarios à craindre pouvant compromettre le processus de transition en Tunisie ?
Compte tenu de la nouvelle donne, créée par la mort de Chokri Belaïd, le tout nouveau Premier ministre, Ali Laarayedh, aura la charge de former un gouvernement qui devra renforcer la transition en cours, et surtout garantir une démocratisation réelle et non formelle. Il ne suffit pas d'avoir remporté les premières élections libres de l'histoire du pays. La démocratie est d'abord une pratique. L'autre aspect de la transition est la faiblesse de l'opposition. Sans programme, sans discours autre que celui de combattre les islamistes, sans réelle capacité de mobilisation. Elle n'apparaît pas comme une alternative crédible. Seul le syndicat UGTT incarne un contrepouvoir.
Le risque est qu'il sorte de son rôle de défense des intérêts des travailleurs pour se jeter dans l'arène politique, ce qui a été le cas, notamment, pour la journée de grève générale décrétée à l'occasion des funérailles de Chokri Belaïd.
Et puis, il y a les raisons exogènes, l'environnement régional dominé par l'instabilité politique et institutionnelle : Libye, Algérie, Mali ou Niger. La circulation des armes et les réseaux de contrebande qui profitent de cette situation pour prospérer… Enfin, il me semble que rien ne sera fondamentalement remis en cause, tant que les acteurs de la transition accepteront l'idée du dialogue et de la confrontation d'idées.
-La classe politique tunisienne risque-t-elle de basculer dans la violence ?
Non, je ne vois pas aujourd'hui de risque de cette nature. Il existe des groupuscules tentés par la violence. Ils sont ultra minoritaires et sous surveillance. Je suis convaincu que le prochain gouvernement se focalisera sur les questions sociales. C'est son intérêt et celui de la Tunisie. Par ailleurs, les dirigeants d'Ennahda ont bien compris qu'une partie des Tunisiens, qui se sont retrouvés lors des obsèques de Chokri Belaïd, est leur base sociale, leur électorat. Pas question de laisser s'éloigner ceux qui ont permis la victoire et qui pourraient demain devenir moins conciliants.
-Peut-on craindre un scénario similaire à celui des années 1990 en Algérie ?
Je ne crois pas. La situation est différente, le contexte international a changé et la nature du système politique devrait préserver, a priori, la Tunisie de ce genre de danger.Pour autant, le risque d'une instabilité chronique, avec pour effet une forme de déconnexion d'une partie de la société, par rapport aux élites politiques, serait un danger plus grand encore. La Tunisie pourrait devenir un pays sans avenir, car sans projet. Et la défiance pourrait se transformer en nihilisme social. D'où l'importance pour l'opposition de travailler à un programme politique réaliste et crédible. Ce serait le meilleur moyen de mettre la Tunisie à l'abri des soubresauts de la politique et de ses aléas.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.