D'Italie, l'affaire Saipem qui éclabousse les colosses pétroliers algérien Sonatrach et italien ENI s'est exportée en Suisse puis au Canada. Dans ce qui s'apparente à une équation à plusieurs inconnues, les autorités judiciaires suisses sont à pied d'œuvre pour aider à l'élucider. Quelles sont les premières conclusions auxquelles a jusque-là abouti l'enquête ouverte par le ministère public de la Confédération (MPC) ? La réponse de Mme Jeannette Balmer, son porte-parole, qu'El Watan a pu joindre ce week-end était, concernant l'affaire italienne : «Le ministère public de la Confédération est chargé dans ce contexte de l'exécution d'une demande d'entraide judiciaire émanant de l'Italie. Au titre de l'entraide judiciaire, jeudi 7 février, la Police fédérale de la justice (PJF) a exécuté sur mandat du MPC des opérations de récolte de moyens de preuve en Suisse.» A la question de savoir quelles sont la nature et la teneur desdits moyens de preuve, notre interlocutrice a été catégorique : «Nous ne pouvons fournir de plus amples renseignements sur la teneur, le déroulement ou le succès des actes exécutés au titre de l'entraide judiciaire tant que l'exécution est encore en cours.» Et d'ajouter : «Aussi, il ne nous appartient pas, en notre qualité d'autorité chargée de l'exécution de la demande d'entraide, de répondre à des questions portant sur une procédure pénale conduite à l'étranger ; en l'espèce, ce sont les autorités de poursuite pénale italienne qui sont les seules à être compétentes.» S'agissant de l'«affaire suisse» se rapportant à SNC Lavalin, Mme Balmer a fait savoir que dans le cadre d'une instruction pénale initiée en mai 2011, le MPC a procédé à l'arrestation d'un ressortissant tuniso-canadien, ancien vice-président du groupe SNC Lavalin, et que celui-ci se trouve encore en détention provisoire. «A ce stade de la procédure, il lui est reproché des actes de corruption, d'escroquerie et de blanchiment liés à des affaires conclues en Afrique du Nord», a-t-elle précisé. Toujours selon la porte-parole du MPC, la procédure est également ouverte à l'encontre d'un ressortissant suisse et porte sur les mêmes suspicions d'infraction, soulignant dans la foulée que «le MPC ne révèle normalement pas l'identité de personnes concernées par une instruction pénale». La Suisse a-t-elle mis en branle d'autres accords d'entraide judiciaire dans le cadre de cette affaire ? «Effectivement, dans le cadre de cette même affaire, le MPC a demandé l'entraide judiciaire aux autorités canadiennes qui ont répondu positivement.» Peut-on en savoir plus ? Des commentaires sur les informations rapportées à ce sujet par les médias ? «Les investigations étant toujours en cours, nous ne sommes pas en mesure de fournir de plus amples informations pour l'instant ni de commenter les informations relayées par les médias ou de confirmer leur teneur», a conclu Jeannette Balmer.