Dernière info : Adel Almi, président d'Al-Jamia al-Wassatia Li-TawiaWal-Islah demande que soit lapidée à mort Amel. L'intitulé de cette association suffirait : l'Association centriste de sensibilisation et de réforme ! Centriste et réformatrice ! Sensibilisation du mot sensible ! Une blague ! Mais ce qui fait question n'est pas là, ni le courage de ces jeunes filles qui viendraient rappeler, après l'Egyptienne Aliaa Magda Elmahdy, qu'il y a eu révolution sur les terres de nos ancêtres. Cette «blague» vient juste après celle de Habib Ellouze, député d'Ennahda : «L'excision ne supprime pas le plaisir féminin…, c'est une opération esthétique.» Tous les jours, on apprend ce type de déclarations. Faut-il les reprendre ? Ne peut-on pas craindre la lassitude du public, d'une opinion qui finira par ne plus vouloir entendre et ainsi peu à peu cette marée d'insanités prendra sa place dans nos sociétés ? Les plus extrémistes des appels au meurtre feront que les moins violents nous réconfortent. N'est-il pas «mignon» de voir ces petites filles bien sages voilées jusqu'au menton ? La question est : faut-il donner de l'importance à ce qui paraît tellement gros que l'acte en perd de sa réalité ? Primo Levi faisait un rêve quand il était dans un des camps de la mort, personne ne croira ce qui lui est arrivé. Qui peut croire qu'un député tunisien déclare ce qu'il déclare ? Comment donner une réalité à de tels propos et protéger la société ? En traduisant leurs auteurs devant les tribunaux pour propos racistes, sexistes et qui conduisent à la haine sociale. Seul l'Etat de droit peut intervenir efficacement. Et si l'Etat et la justice c'était eux ? En attendant la réponse, nous continuerons jusqu'à essoufflement de dénoncer ces atteintes à la dignité humaine, car c'est de cela qu'il s'agit.