Plus de 80 entrepreneurs et gérants de bureaux d'études sur un total de 380, chargés des travaux de réfection et de réhabilitation des habitations touchées par le séisme de mai 2003 dans les quartiers de Sidi M'hamed, de Belcourt et de Hussein Dey, sont, depuis hier, en grève de la faim au niveau du siège de l'Ofares, au Caroubier. Ces entrepreneurs, à qui on a fait appel suite à cette catastrophe, n'ont pas reçu leurs dus jusqu'à présent. Arborant des banderoles sur lesquelles on pouvait lire : « Le chef de l'Etat bosse et l'administration sabote », ces grévistes espèrent par cette énième démarche attirer l'attention des pouvoirs publics sur leur situation de plus en plus dramatique. « Nous n'arrivons plus à payer nos dettes auprès des banques. Les huissiers de justice sont après quelques-uns parmi nous, d'autres ont été convoqués par la justice parce qu'ils n'ont pas remboursé leurs crédits », attestent les grévistes qui viennent pour la plupart de différentes wilayas du pays : Tébessa, Aïn Defla, Batna, Oran, Jijel, Constantine, etc. Nos interlocuteurs pointent un doigt accusateur vers la direction de l'Ofares qui, selon eux, « n'a pas honoré ses engagements ». « Cela fait plus de 18 mois que nous avons sollicité l'Ofares pour régler notre problème, mais jusqu'à présent, aucun responsable n'a daigné nous recevoir. Même le jour de réception, le directeur général n'est pas dans son bureau », affirment-ils. Ils crient aux deux poids, deux mesures puisque, selon eux, les entrepreneurs chargés de la réhabilitation des bâtisses de La Casbah sont payés par le biais d'un compte spécial sinistrés. « Pourquoi pas nous ? », s'interrogent-ils. Les grévistes sont prêts à bloquer l'accès de l'Ofares et à maintenir leur mouvement de protestation jusqu'à ce « qu'ils nous payent ou qu'ils nous jettent en prison », concluent-ils.