Les dernières précipitations enregistrées à Alger ont mis à nu, pour la énième fois, l'état de décrépitude des voies urbaines et suburbaines. Les malfaçons et autres travaux de voirie viciés, effectués par des entrepreneurs très peu soucieux de leur ouvrage, ont été mis en évidence. Il est un lieu commun de dire que les espaces publics sont essaimés de trous, d'excavations, de nids de poule et... d'autruche. Il y va de même pour la chaussée, dont l'épaisseur du bitume, maladroitement appliqué, dépasse le revêtement médiocre des trottoirs... Et passe des avaloirs, caniveaux obstrués et autres canalisations pluviales éventrées qui ne manquent pas de «doucher» les piétons sous les balcons. Le même scénario se répète à l'envi à chaque averse ou giboulée, avant que les gestionnaires de la cité ne dépêchent les équipes d'Epic à y faire le ménage. La faute n'est jamais imputée à la mauvaise gestion de la cité, sinon l'index est pointé sur l'affolement des chutes de pluie qui inondent — sans prévoir ! — les artères de la capitale. La carence n'incombe pas à l'imprévoyance des autorités locales mais aux trombes d'eau, qui étalées sur les crevasses, astreignent les passants à les enjamber ! Il n'est pas aisé de faire une dizaine de mètres sur un trottoir sans être surpris par un dallage en rupture et flottant qui vous arrose — à cause d'un matériau qui ne répond pas aux normes. «C'est triste de voir que le revêtement de sols pour trottoirs, voies piétonnes et chaussées reste l'œuvre d'entrepreneurs dont la qualification laisse à désirer», lance une dame du côté de la rue Abane Ramdane, qui a failli avoir les quatre fers en l'air. Cela ne nous conduit pas moins à nous interroger sur les services techniques de communes ou de wilaya peu regardants sur la qualité des travaux de l'ouvrage avant sa livraison. Dans un autre plan, il n'est pas étonnant si de vieilles bâtisses de l'ancienne médina ou des pans de balcons d'immeubles datant de l'ère coloniale cèdent sous la charge des eaux. Mais cela est une autre paire de manches.