Chaque jour que Dieu fait, je bats le pavé depuis mon quartier pour rallier mon lieu de travail, en prenant le temps parfois, avant de regagner mes pénates, de flâner à travers les rues, ruelles et venelles du cœur de la capitale. Et c'est un lieu commun que de rabâcher à nos lecteurs qu'il n'est pas aisé du tout de fouler les voies piétonnes, tant celles-ci sont truffées de travaux viciés commis par le « génie » entreprenarial de nos maîtres d'œuvre. C'est le propre d'ailleurs de nos entreprises qui excellent dans le travail expéditif, tel que le revêtement des trottoirs rarement exécuté selon les normes, sinon dans les endroits « bon chic bon genre ». Parfois, c'est à la limite de la catastrophe lorsque j'arpente ces parties latérales de la chaussée qui sont en état de délabrement avec leurs lots de bosses, trous et autres excavations, surprenant le quidam de se retrouver les quatre fers en l'air. Incompétence ou malhonnêteté ? Toujours est-il qu'il y a beaucoup de triche. Le hic est que le maître de l'ouvrage acquiesce sans broncher sur le travail torchonné et ne juge aucunement de mettre en demeure l'entrepreneur ou le permissionnaire irrespectueux du cahier des charges. Mais voilà que mon attention fut attirée, hier, par un chantier qu'une entreprise mène avec quelque art. De la belle ouvrage me dessillait les yeux qui n'en croyaient pas... Il s'agit du réaménagement d'une partie des abords de l'esplanade El Kettani et du revêtement du trottoir d'en face qui entoure le jardin Abderrahmane Mira. Au départ, je me suis dit que c'est une besogne conduite par une entreprise « non algérienne », mais je dus me rapprocher du chantier, histoire d'étancher ma curiosité, pour savoir qui est à l'origine de ce travail de pavage bien réalisé ! C'est bien une entreprise locale, bien de chez nous, qui est derrière cette œuvre somme toute banale, mais devant laquelle je reste admiratif. Je me garde de faire de la promotion, mais je ne peux m'empêcher de jeter un… pavé dans la mare. Comme il serait quelque part ingrat de ne pas s'incliner devant cette entreprise de Birtouta qui usine un matériau bien spécifique aux espaces urbains. Un exemple à suivre et un clin d'œil, à l'occasion, à nos maîtres d'ouvrage qui doivent faire montre de plus de sens dans les marchés confiés, en adoptant dans nos cités un programme de revêtement de sol de ce type.