Selon des informations fournies par l'Office national de météorologie de Aïn El Bey, une moyenne de 2 mm d'eau a été enregistrée durant ce mois d'avril, soit un déficit de 52 mm par rapport à la moyenne des précipitations calculée au niveau des services compétents de la wilaya de Constantine. Un tableau alarmant mais, à la direction des services agricoles, on se refuse pour le moment d'être alarmiste en parlant de sécheresse. « On n'en est pas encore à ce stade, et cela même si la très faible pluviométrie de ce mois d'avril et l'arrivée précoce des vents chauds avec des températures oscillant entre 26 et 30°C n'augurent rien de bon. Pour renverser la tendance, il faut espérer un changement climatique allant dans le sens de l'intérêt des agriculteurs, plus particulièrement des céréaliculteurs qui seraient les premiers à en pâtir », précise le premier responsable de ce secteur. Pour l'heure, on estime que dans l'ensemble « les cultures céréalières présentent un développement végétatif appréciable, mais il n'en est pas moins vrai qu'un besoin hydrique commence à se faire sentir ». En clair, la situation ne pousse pas à l'optimisme. Dans le camp des agriculteurs, les propos sont moins nuancés et le ton grave. On n'hésite plus à parler de sécheresse et même de signe indien depuis la campagne 2003/2004 gravement pénalisée par la rouille jaune. On évoque même un remake de la saison 2001/2002, marquée par un hiver et un printemps très secs, une pluviométrie de 192,1 mm enregistrée entre les mois d'octobre et d'avril, un déficit hydrique de 212,9 mm par rapport à la moyenne et, au final, une sécheresse dont les effets sur la végétation à travers l'ensemble de la wilaya de Constantine ont été catastrophiques. Sur la même période de la campagne 2005/2006, les quantités d'eau recueillies sont de 318,5 mm. C'est à partir de ce tableau que la direction des services agricoles estime que « le moment est mal choisi pour brandir le spectre de la sécheresse, sachant tout de même que le printemps représente une période cruciale dans le cycle végétatif ». On a tenu également à souligner que « le manque de pluies printanières pourrait à terme engendrer une fissuration des sols, une épiaison précoce avec jaunissement et avortement du grain, des épis chétifs, une densité très faible, le nanisme des épis et, de ce fait, le flétrissement des grains ». En d'autres termes, si la sécheresse venait à se confirmer, la production de la prochaine campagne moissons-battages serait des plus catastrophiques.